A Lille, les partisans de Hamon tancent Valls sans tomber dans l’abattement
"Pas contents" mais pas abattus, ni vraiment surpris: à Lille, les supporters de Benoît Hamon à la présidentielle désavouaient tous Manuel Valls...
Par Thierry MASURE
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Publié le
"Pas contents" mais pas abattus, ni vraiment surpris: à Lille, les supporters de Benoît Hamon à la présidentielle désavouaient tous Manuel Valls qui a pris l'initiative de "déstabiliser" sa campagne. Mais, soulignent certains, "ça clarifie la situation".
"C'est dégueulasse!" Premiers sympathisants socialistes rencontrés, Albert et Régine, la soixantaine, venus de Fauquembergues (Pas-de-Calais) à 80 km de là, sont au courant de l'événement de la journée, comme tous les autres sympathisants mais ils ne sont pas tendres. "Quand on signe document, on le respecte. Surtout s'il veut être président de la République."
Ils sont venus à Lille pour soutenir "les vrais socialistes". L'ex-premier ministre est visé.
Pour autant, comme la plupart des soutiens du candidat, ils ne sont "pas surpris". "Ça correspond tout à fait au personnage", lâche André, le trait assassin.
Pour Alexandra, 30 ans, enseignante en collège, le choix de Valls "est cohérent avec ses positions". "Ce n'est pas surprenant, mais désolant, parce que c'est une trahison."
Pour cette petite brune, qui ne veut pas être identifiée, "l'arrivée de Macron a imposé à chacun de clarifier sa ligne". "On vit une crise à gauche, il faut peut-être cette crise pour avoir un PS très bien à gauche, avec la jeunesse."
- "Il y aura une nouvelle gauche" -
Un partisan de Benoît Hamon (c) lors du meeting du candidat socialiste à Lille, le 29 mars 2017
AFP
"On s'y attendait un peu, vu les divergences qu'on a vues pendant la primaire", Manuel Valls ayant défendu "pas une politique socialiste mais social-libérale", affirme Lucie, 20 ans, étudiante à Lille III, qui ne semble pas vraiment en vouloir au battu de la primaire.
Elle pense déjà aux législatives, se demandant si le PS "va présenter les mêmes candidats" que ceux déjà investis et qui ont entretemps apporté leur soutien à Emmanuel Macron.
Venue de Denain, près de Valenciennes, Christelle Leclercq, 42 ans, "n'en veut pas" à Valls. "Ça reste un simple camarade", déclare cette militante qui trouve que Benoît Hamon "a un beau programme" et le juge "déterminé, posé".
Tous ne sont pas aussi magnanimes. De la part du battu du 29 janvier, "on sent que c'est l'intérêt personnel" qui l'a emporté, tacle Dany Soissons, qui habite Anzin (sud du département).
Martine est au parti radical de gauche (PRG). C'est pourtant l'une des plus remontées. Pour cette quinquagénaire de Béthune, "la parole donnée a été piétinée". Elle reste optimiste pour la suite. "Ça va relancer sa campagne, ça a clarifié une situation confuse, il y aura une nouvelle gauche."
Un dialogue souriant et sympathique s'engage avec un jeune Insoumis de chez Mélenchon, qui distribue des tracts à l'entrée. Il est question de l'union de Hamon et Mélenchon. Pour Martine, "Jean-Luc Mélenchon n'est pas plus légitime que Benoît Hamon". "Faites passer le mot: il y a un poste de Premier ministre qui l'attend." Celui du futur président de la France insoumise, évidemment.
Invité de la matinale de Public Sénat, Laurent Marcangeli est revenu sur la cacophonie gouvernementale autour du port du voile dans le sport et appelle chacun « à ne pas trop se disperser », et à ne pas mettre de démission dans la balance, tout en refusant de commenter la « communication » de son « ami » Gérald Darmanin.
« Le premier ministre nous laisse nous exprimer sur les sujets. En revanche, une fois qu’ils sont tranchés, nous nous rangeons derrière l’avis du gouvernement », explique la porte-parole du gouvernement, après le recadrage de François Bayrou sur la question de l’interdiction du port du voile dans les compétitions sportives.
Devant le Sénat, le ministre de l’Intérieur a dénoncé l’antisémitisme « d'une extrême gauche très sectaire », après la publication par LFI d’une affiche polémique, figurant l’animateur Cyril Hanouna avec des codes visuels similaires à ceux des années 1930. « Qui, dans ce parti, s’est excusé ? », a-t-il lancé.
Le gouvernement précise sa position sur le texte du Sénat visant à interdire le port de signes religieux dans les compétitions sportives. L’exécutif inscrira bien la proposition de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Un recadrage, alors que les ministres des Sports et de l’Education nationale affirmaient que ce n’était pas une priorité.
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