Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
A Marseille, République En Marche (REM) bouscule les clivages
Par Beatrix BACONNIER MARTIN
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A Marseille, au-delà du très médiatique match Mélenchon-Mennucci, le 1er tour des législatives a illustré la percée des candidats de la République en Marche, qui ont devancé les socialistes sortants, tous éliminés, et menacent même la droite LR dans ses bastions traditionnels.
"Ce n'est pas ce qu'on avait l'habitude de voir, c'est vrai que sur un plan personnel, ça fait mal", a déploré sur France 3 le premier adjoint de Jean-Claude Gaudin (LR), Dominique Tian, résumant un sentiment sans doute largement partagé par beaucoup, notamment à droite. Devancé de plus de 11 points dans la 2e circonscription des Bouches-du-Rhône par la candidate REM Claire Pitollat, le député sortant, élu à l'Assemblée depuis 1997, a reconnu être "un peu affligé de ce score (réalisé) face à une inconnue".
Les autres figures de la droite marseillaise ne s'en sont pas tellement mieux sorti: Guy Tessier, député de la 6e circonscription depuis 1988 est lui aussi devancé par une candidate REM, comme Valérie Boyer, députée sortante de la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône et ex-porte-parole de François Fillon à la présidentielle.
Pour Yves Moraine, maire de secteur et président du groupe LR à la mairie, la claque est d'autant plus cruelle qu'il est présenté comme possible dauphin du maire de Marseille Jean-Claude Gaudin: dans la 5e circonscription --qui avait déjà porté malheur en 2012 à Renaud Muselier (LR), alors aussi considéré comme le futur successeur de M. Gaudin-- il a été devancé par deux néophytes en politique, une candidate En Marche et un Insoumis.
Sur France 3, Guy Tessier a lancé lundi un appel à "une mobilisation très forte" des électeurs pour "préférer la compétence et l'expérience à l'aventure". Dès la veille au soir, M. Gaudin avait appelé à "sursaut indispensable" pour que "le dialogue démocratique subsiste à Marseille comme en France".
- Percée d'En marche! dans les quartiers nord -
A gauche, à l'instar de ce qui s'est passé au niveau national, le PS a sans surprise subi une débâcle à Marseille et plus généralement les Bouches-du-Rhône, avec la perte des 8 sièges qu'il avait gagnés en 2012, dont ses 4 de la cité phocéenne.
Victime la plus médiatique de ces résultats, le député sortant Patrick Mennucci, qui avait lui-même ravi le siège à la droite en 2012, est éliminé dès le premier tour dans la 4e circonscription, devancé très largement par le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et par la candidate REM, Corinne Versini, qui finit 9 points devant lui.
Sur le papier, Jean-Luc Mélenchon est en position favorable, mais malgré son appel du pied aux électeurs de Patrick Mennucci, les reports de voix restent très incertains.
Eliminé aussi, Henri Jibrayel, le député PS sortant de la 7e circonscription, dans les quartiers Nord, détenue naguère par les communistes. Lui aussi battu au profit du candidat d'En Marche, Saïd Ahamada, un enfant des cités marseillaises. Il affronte, au 2e tour, le FN qui confirme, dans un contexte de forte abstention (69%), son implantation dans les quartiers Nord, les plus déshérités de la cité phocéenne. Il a en revanche été éliminé dans les autres circonscriptions.
La République en marche fait également une percée spectaculaire dans l'autre circonscription des quartiers Nord, la 3e, où un duel FN/LFI était attendu dans la foulée de l'excellente score obtenu à la présidentielle par M. Mélenchon. Le maire FN du secteur, Stéphane Ravier, qui avait raté de peu l'élection en 2012 face au PS, arrive en tête (30,84%). Mais la candidate LFI Sarah Soilihi, la "mascotte" de M. Mélenchon qui était venu la soutenir plusieurs fois, a été devancée par une candidate macroniste, Alexandra Louis, une avocate nouvelle venue sur la scène politique arrivée deuxième.