A Menton, le parti Les Républicains s’essaie au consensus sur l’Europe
Les Républicains ont opté pour la méthode consensuelle lors de leur Conseil national consacré à l'Europe, samedi à Menton, avec une déclaration...
Par Baptiste PACE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Les Républicains ont opté pour la méthode consensuelle lors de leur Conseil national consacré à l'Europe, samedi à Menton, avec une déclaration de principes qui ne se prête guère aux oppositions.
Ce Conseil national - sorte de parlement du parti - est le deuxième à se tenir depuis l’accession à la présidence de Laurent Wauquiez. Il a rassemblé samedi quelque 600 personnes au Palais de l’Europe de Menton.
"Tout le monde a fait des efforts", a déclaré M. Wauquiez dans son discours de clôture, se félicitant de la "bonne image" d’une "nouvelle droite unie sur l’Europe".
M. Wauquiez a néanmoins répondu à Valérie Pécresse, qui s’était félicitée à la mi-journée du fait que "l’euro-scepticisme recule" chez Les Républicains. "Certains voudraient opposer au sein de notre famille politique les présumés euro-sceptiques et les soi-disant européens. Je vous le dis : ils n’ont pas ôté les lunettes du passé", a asséné le président de LR.
Au titre des "efforts", M. Wauquiez n'a pas évoqué le "traité de refondation totale de l'Union européenne" qui figurait dans la version de son discours distribuée à la presse.
Dans un entretien aux Échos vendredi, celui qui plaide de longue date pour une "Europe en cercles concentriques" avait estimé que "la priorité n'était pas" à un bouleversement institutionnel.
Samedi, il a en revanche martelé ses lignes directrices : "pas d’élargissement" de l’UE, un "grand soir des compétences" pour "rendre aux États la possibilité de décider dans toute une série de domaines".
Il s’en est également pris à Emmanuel Macron qui "voulait mettre l’Europe en marche et a mis la France en marge de l’Europe".
- Protéger les frontières, "priorité absolue" -
L'instrument du consensus sur l'Europe est la déclaration de principe en sept "piliers", qui a été approuvée par le Conseil national.
Ce texte réaffirme l'engagement européen de LR, fait de la "protection des frontières" une "priorité absolue" et prône la "préférence communautaire".
Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, lors du Conseil national du parti à Menton, le 30 juin 2018
AFP
Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, dont le micro-parti Force Républicaine avait émis une trentaine de propositions, a martelé son message en faveur d’un "projet de civilisation", un point qui figure également dans la déclaration.
Les sept "piliers" de cette déclaration doivent servir de "socle" à l'élaboration du programme pour les élections européennes de 2019. La question de la tête de liste devrait être tranchée en fin d'année. M. Wauquiez a répété samedi qu'il ne serait pas candidat. Le député Damien Abad, dont le nom commence à circuler, a été particulièrement applaudi lors de son intervention.
Conspuée lors du précédent Conseil national en janvier, Mme Pécresse est, cette fois, entrée dans la salle sous un mélange de huées et d'applaudissements.
Quant au maire de Nice Christian Estrosi qui, depuis l'élection d'Emmanuel Macron, a pris ses distances avec son parti sans toutefois le quitter, il s'est contenté d'un passage éclair lors de la pause déjeuner, sans aller dans la grande salle où se tenait le Conseil national.
Son rival de la Côte d’Azur, Eric Ciotti, président de la Commission d’investiture du parti, a été ovationné lors de sa prise de parole.
Le Conseil national a voté par acclamation la nomination du centriste Jean Leonetti au poste de vice-président délégué du parti, décidée par M. Wauquiez lors de l'éviction de Virginie Calmels. Laquelle n'était pas présente à Menton.
Enfin, le Conseil national a validé la nouvelle composition de la Haute autorité, qui veille notamment à la régularité des scrutins interne. L'avocat Henri de Beauregard, qui a notamment défendu la Manif pour Tous, succède à la tête de cette instance à Anne Levade.
Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.
La présidente des députés RN attend de voir comment se construit le futur budget avant de se positionner vis-à-vis du prochain gouvernement de François Bayrou. Assurant de pas avoir pris d’engagement, elle « ne renonce pas » à l’outil de la motion de censure.
Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.