Le député LR de Nice et ex-président du conseil départemental des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a franchi un pas de plus lundi vers l'affrontement aux municipales avec le maire sortant Christian Estrosi, dont il a été l'ancien bras droit, lors d'une soirée-meeting avec ses "amis".
"Ce soir, mes amis, nous avons balisé la route, elle n'est pas sinueuse, elle est droite. Aux Niçois de décider de l'emprunter!", a-t-il lancé, à la fin d'un discours de plus d'une heure pour "poser les repères" -"sécurité", "modération fiscale", "combat" contre les grandes surfaces et contre la bétonisation de la Plaine du Var-, et afficher ses valeurs -"autorité et liberté".
"On est là pour servir les Niçois et pas pour se servir des Niçois", a-t-il soutenu sous les applaudissements, s'en prenant à la politique gouvernementale et à Christian Estrosi, sans jamais le nommer.
"Certains disent que je suis trop sérieux, j'assume ce comportement (...), l'unanimité ou la révérence imposée ce n'est déjà plus la démocratie", a également déclaré le possible futur candidat à la mairie, revendiquant son origine familiale modeste: "Je ne suis pas +bling bling+".
"Quelque chose a déraillé dans notre pays", a-t-il également critiqué, exaltant la civilisation chrétienne "plus belle et plus grande que toute autre". "Si cette France est modifiée, si ce communautarisme a pris cette place aujourd'hui, c'est parce que nous avons laissé rentrer dans notre pays trop de personnes dont nous n'avons plus la capacité à leur apporter un message d'assimilation et d'intégration", a-t-il ajouté, se disant choqué par les manifestations de liesse le 14 juillet le soir de la qualification de l'Algérie en finale de la Coupe d'Afrique des Nations.
"Ne confondons pas les nations, ici on est en France et il n'y a qu'un drapeau", a-t-il dit, accusant aussi le gouvernement de "lâcheté" face à la manifestation d'étrangers sans-papiers au Panthéon: "Quand on est étranger en situation irrégulière, la seule possibilité c'est l'expulsion, pas la revendication!".
Si M. Ciotti n'a pas déclaré formellement sa candidature, son discours a été interprété comme tel par la plupart des centaines d'"amis" venus l'écouter au château de Crémat, un domaine viticole sur les collines de Nice.
L'investiture LR pourrait n'arriver qu'en novembre. D'ici là, la majorité présidentielle aura également décidé si elle choisit un candidat sérieux ou de façade, ou soutient ouvertement Christian Estrosi.