A Nice, le maire LR sortant Christian Estrosi part favori pour un troisième mandat après la trève décrétée par son ancien bras droit Eric Ciotti...
A Nice, un boulevard électoral pour Estrosi
A Nice, le maire LR sortant Christian Estrosi part favori pour un troisième mandat après la trève décrétée par son ancien bras droit Eric Ciotti...
Par Claudine RENAUD
Temps de lecture :
4 min
Publié le
A Nice, le maire LR sortant Christian Estrosi part favori pour un troisième mandat après la trève décrétée par son ancien bras droit Eric Ciotti et une fin de campagne marquée par les critiques de ses adversaires sur son écologie "de façade".
Si la victoire à laquelle le maire est revenu travailler dès 2017, abandonnant la présidence de la Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, paraît à portée de main, une victoire dès le 1er tour est incertaine.
"Ce n'est pas un sujet pour nous... peut-être pour nos adversaires", sourit l'un des six co-listiers LREM du maire, l'ex-UDI Me Philippe Soussi. Le parti présidentiel n'oppose aucun candidat à M. Estrosi, souvent présenté comme "Macron-compatible".
Le principal danger pour lui, celui d'une division à droite, a été écarté en novembre quand le député LR Eric Ciotti a prudemment renoncé à se présenter.
Eric Ciotti le 7 octobre 2019 à l'Assemblée nationale
AFP/Archives
Finies les invectives après des mois de critiques virulentes, notamment sur la fiscalité de la ville, plus endettée que la moyenne selon l'institut Montaigne: M. Ciotti s'est rangé à une stricte loyauté.
Allé à bonne école sous l'ancien maire Jacques Médecin, champion de la paix avec ses ennemis niçois, M. Estrosi a ratissé large pour composer une liste renouvelée de moitié, même si le changement connaît des limites - d'anciens élus sont parfois remplacés par leurs enfants.
Pour justifier son ralliement, l'ancien leader de la gauche niçoise battu d'un cheveu en 2001, le PRG Patrick Mottard, assure qu'"une partie de la population en a marre de la contestation systématique".
Face au sortant, sept listes sont quand même sur les rangs, ouvrant une possibilité de triangulaire au 2nd tour avec le RN de Philippe Vardon et la liste d'union écologiste de Jean-Marc Governatori, ex-entrepreneur à succès du meubles en kit.
- "Petit bonhomme vert" -
Régulièrement accusé de beaucoup sacrifier à l'événementiel pour remplir les hôtels et de ne pas préparer sa ville au changement climatique, M. Estrosi assure doubler tout le monde sur la place de la nature en ville.
"En deux mois, il est presque passé pour un petit bonhomme vert", persifle Fabrice Decoupigny, de la liste Nice Ecologique.
Philippe Vardon, ancien responsable des jeunes "identitaires" et actuellement membre du bureau national de RN, à Toulon, le 1 décembre 2015
AFP/Archives
Pour son meeting de lancement de campagne, le 19 janvier, M. Estrosi a proposé de raser le Théâtre national de Nice, le Palais des expositions voisin et deux hôtels pour créer "une magnifique forêt urbaine" sur la dalle recouvrant le fleuve Paillon, dans le prolongement de la "Coulée verte" créée sous son premier mandat et plébiscitée par les Niçois.
"Un projet pharaonique et démagogique", s'est élevé le candidat socialiste Patrick Allemand dont le soutien à Emmanuel Macron en 2017 a empêché toute alliance à gauche.
M. Estrosi a aussi déployé une armée de jardiniers pour végétaliser, en un temps record et au prix d'embouteillages monstres, les ex-couloirs d'autobus du centre, après l'inauguration de la ligne 2 de tramway.
"Des palmiers en pot", se gaussent ses adversaires, qui lui reprochent de soigner la vitrine pour les voyageurs et les "bobos" au détriment des quartiers, du quotidien et d'un vrai logiciel environnemental.
Insuffisant aussi selon eux pour faire oublier le péché de l'ancienne plaine maraîchère du Var où M. Estrosi fait sortir de terre un quartier neuf près de l'aéroport. Une "coulée grise" pour M. Vardon, le candidat RN issu du Bloc Identitaire, qui soutient en revanche l'extension de l'aéroport défendue par Christian Estrosi.
L'Hôtel de Ville de Nice le 8 janvier 2020
AFP
"Les visions d'Estrosi d'une Smart City peinte en vert et conçue par des multinationales nous mènent à une impasse", regrette la liste citoyenne Viva!, construite autour du PCF et LFI.
"Estrosi donne 2 millions de la métropole au circuit du Castellet et seulement 500.000 euros pour son plan vélo alors que Bordeaux y met 70 millions d'euros sur trois ans", déplore aussi Juliette Chesnel-Leroux, co-listière Nice Ecologique.
"Il y en qui parlent vélo, moi je parle transports en commun", répond Christian Estrosi. "L'environnement n'est pas une option mais une obligation que je m'impose depuis 12 ans et remplie par la réalisation de 15 km de lignes de tramway et 25 hectares d'espaces verts conquis".
Le Sénat devrait, sans surprise, retoquer la suspension de la réforme des retraites, comme promis par la majorité de la droite et du centre. « On ne peut pas rejeter sur les futures générations tout le fardeau », justifie Bruno Retailleau.
Comme annoncé, le Sénat a rétabli en séance publique le gel des pensions et des prestations sociales prévue dans la version initiale du projet de loi de la Sécurité sociale, avant d’être supprimée à l’Assemblée nationale, au grand dam de la gauche. Les sénateurs ont, toutefois, assoupli ce gel en préservant bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et les pensions de retraite inférieures à 1 400 euros brut.
15 jours après le vote des députés sur la suspension jusqu’au 1er janvier 2028 de la réforme des retraites de 2023, la majorité sénatoriale a rejeté cette mesure au terme de débats très animés avec la gauche.
Porté par la ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes et aux enfants a été remis hier à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu. Parmi les 53 mesures, Aurore Bergé prône un casier judiciaire vierge pour tout professionnel travaillant avec des mineurs, et met l’accent sur un meilleur encadrement du dépôt de plaintes.