A Paris, l’entrée en campagne d’Agnès Buzyn fait renaître l’espoir chez les marcheurs
Jugeant le début de campagne d'Agnès Buzyn réussi, la majorité présidentielle reprend espoir dans la course à la mairie de Paris et se prend...
Par Paul AUBRIAT
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Jugeant le début de campagne d'Agnès Buzyn réussi, la majorité présidentielle reprend espoir dans la course à la mairie de Paris et se prend même à rêver d'un possible ralliement de Cédric Villani.
Intronisée candidate LREM dimanche soir au relais d'un Benjamin Griveaux rattrapé par le scandale, l'ex-ministre de la Santé a seulement quatre semaines pour renverser la table d'ici le premier tour des municipales le 15 mars. Elle a commencé à sillonner la capitale, se félicitant, dans les colonnes du Parisien, que "les gens (l)'arrêtent dans la rue pour (l)'encourager".
Dans le camp présidentiel, où l'on a suivi avec inquiétude la dissidence de Cédric Villani et la glissade de Benjamin Griveaux dans les sondages, la remise à jour nommée Buzyn est accueillie avec un espoir non dissimulé. "Une nouvelle campagne" commence, estime un ténor de la macronie, qui juge "excellente la mise en orbite" de l'ex-belle fille de Simone Veil.
Quitte à assumer de prendre le contrepied de celle de Benjamin Griveaux. D'abord, en abandonnant deux projets contestés de l'ex-candidat, le déplacement de la gare de l'Est et la création d'un dispositif d'apport de 100.000 euros pour financer l'acquisition d'un logement. "Je rentre (dans la campagne) par la propreté, la sécurité et l'écologie. Une fois que cette ville sera bien gérée, je m'intéresserai à d'autres projets", a-t-elle lancé, mercredi après-midi, lors d'une déambulation dans le XIè arrondissement.
Ensuite, en affirmant au Parisien ressentir "une forme de soulagement chez des Parisiens qui trouvent une personne apaisante dans l'image qu'(elle) renvoie".
Prochaine étape pour la candidate, qui va prendre la tête de la liste du XVIIè arrondissement en lieu et place du même Griveaux: les sondages. Des études attendues cette semaine nourrissent de grands espoirs chez les marcheurs.
Une première étude Odoxa parue mercredi pour Le Figaro la crédite de 17% d'intentions de vote, un point de mieux que son prédécesseur.
"Ça se joue dès maintenant: son enjeu est de repasser devant Rachida Dati et de s'imposer comme l'opposante numéro un à Anne Hidalgo", estime le président de l'institut Elabe, Bernard Sananès, selon qui Agnès Buzyn "doit recréer une dynamique qui s'était enrayée", alors qu'"il n'y a que deux candidats qui n'ont fait que baisser dans les sondages: Benjamin Griveaux et Cédric Villani".
- Avec Villani dès le 1er tour ? -
Rachida Dati (G) et Anne Hidalgo le 6 octobre 2014 à Paris
AFP/Archives
Si Mme Buzyn reste pour l'instant derrière Rachida Dati (LR) et la sortante Anne Hidalgo (PS) dans les sondages, un possible ralliement de Cédric Villani avant le premier tour pourrait changer la donne.
"Rien aujourd'hui ne fait obstacle au rassemblement de notre famille politique, il doit se faire dès le premier tour", a exhorté mercredi soir le numéro deux de LREM, Pierre Person.
L'hypothèse reste fragile, mais en coulisses, les grandes manœuvres prospèrent. D'autant que le mathématicien, avec 7% d'intentions de vote selon Odoxa, frôle dangereusement le seuil de remboursement (5%) dans certains arrondissements.
Lundi, les deux candidats ont pourtant échangé au téléphone lundi de manière "extrêmement constructive", rapporte une porte-parole de Villani, Anne-Christine Lang, selon qui "Agnès Buzyn voulait travailler avec lui parce qu'à eux deux, ils pouvaient casser la baraque".
Le candidat dissident LREM aux élections municipales de Paris, et mathématicien, Cédric Villani, à Paris le 6 septembre 2019
AFP/Archives
Las: le compte-rendu de leur conversation dans un communiqué de presse rédigé par Villani, qui faisait état de "ses conditions pour envisager d'éventuelles convergences", a échaudé la candidate LREM. "Ce n'est pas comme cela que je travaille, je ne suis pas dans le rapport de force", a-t-elle battu froid.
Mais, selon Pierre Person, "rien dans l'ambition écologique et le projet environnemental porté par Cédric Villani est contradictoire à ce que nous portons, bien au contraire", alors que, selon plusieurs sources, Emmanuel Macron demeure un fervent partisan du rapprochement des deux candidatures.
"Je lui ai dit que ma main resterait tendue mais je ne peux pas être dans le marchandage", a déclaré Mme Buzyn mercredi soir sur BFMTV.
Moins d’un an après le précédent projet de loi, le gouvernement va porter un nouveau texte sur l’immigration. L’idée est de reprendre « les articles censurés par le Conseil constitutionnel », selon l’entourage du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais chez les députés Renaissance, on prédit un groupe coupé en deux sur le sujet. « On sait qu’aucun texte ne passera sans l’accord du RN », pointe le sénateur écologiste Guy Benarroche.
Le gouvernement a annoncé l’examen d’un nouveau texte sur l’immigration dès le début de l’année 2025. Il y a à peine un an, la droite sénatoriale menée par Bruno Retailleau avait vu ses amendements au précédent texte largement censurés par le Conseil constitutionnel au motif de cavaliers législatifs. Ces dispositions pourraient réapparaître.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.
Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
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