Les échanges devraient durer plus de trois heures: Emmanuel Macron se rend à Rodez jeudi soir pour un "grand débat" consacré aux retraites,...
A Rodez, Macron en grand débat pour tenter de convaincre sur les retraites
Les échanges devraient durer plus de trois heures: Emmanuel Macron se rend à Rodez jeudi soir pour un "grand débat" consacré aux retraites,...
Par Jérôme RIVET, Laurence BENHAMOU
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Les échanges devraient durer plus de trois heures: Emmanuel Macron se rend à Rodez jeudi soir pour un "grand débat" consacré aux retraites, reprenant dans l'Aveyron le format privilégié utilisé pour répondre à la crise des "gilets jaunes".
Jeudi dernier, le chef de l'Etat avait annulé ce rendez-vous au dernier moment en apprenant la mort de l'ancien président Jacques Chirac. Ce report imprévu a néanmoins permis à l'exécutif de déminer un peu plus ce sujet explosif, qui a déjà provoqué plusieurs journées de mobilisation.
Selon une étude Elabe publiée jeudi, 43% restent opposés à cette réforme (-1 point par rapport au sondage de cet institut pour Les Echos et l’Institut Montaigne du 3 septembre 2019) et 32% y sont favorables (-1) et 24% ni favorables, ni opposés (+2).
Dimanche à Guidel (Morbihan), lors de l'université d'été du MoDem, le Premier ministre Edouard Philippe a publiquement approuvé plusieurs garde-fous énumérés à la tribune par le patron du MoDem François Bayrou. Des décisions déjà énoncées mais sur lesquelles il faut refaire de la pédagogie, selon Matignon.
Graphique montrant les différents régimes de retraite en France, par nombre de retraités par caisse
AFP
Edouard Philippe a validé que la valeur du point de retraite serait gérée par une autorité indépendante où siègeraient aussi les syndicats. Que les bénéfices acquis seraient préservés, y compris pour les régimes spéciaux. Et que les fonds des régimes des professions libérales (médecins, avocats) ne serviraient pas à équilibrer l'ensemble du système.
Jeudi à 18h30, dans une salle des fêtes en plein centre de Rodez, debout, micro à la main, le chef de l'Etat lancera la "large consultation" qui doit s'étaler jusqu'à la fin de l'année sur cette réforme présentée comme la plus importante de la deuxième partie du quinquennat.
L'échange devrait durer au moins trois heures mais pourrait se prolonger bien au-delà, comme ceux du grand débat post-"gilets jaunes" qui avaient parfois dépassé les six heures.
- Rodez puis Clermont -
Evolution, de 2004 à 2017, de l'âge moyen de départ à la retraite pour les hommes et les femmes, en France
AFP
Avec Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux retraites qui vient d'entrer au gouvernement, le président répondra à 500 lecteurs des trois quotidiens du groupe La Dépêche (La Dépêche, Centre-Presse et Midi Libre).
Le modérateur, Olivier Biscaye, rédacteur en chef du Midi Libre, lui soumettra aussi des questions relayées par 20 titres de la presse quotidienne régionale (PQR) et des télévisions locales qui diffuseront en direct le débat.
Il s'agit d'"ancrer le débat au coeur des territoires", souligne l'Elysée. En Aveyron, le tiers de la population a plus de 60 ans.
Emmanuel Macron aura fort à faire pour convaincre de l'utilité et de l'équité de cette ambitieuse réforme qui vise à fusionner en un système unique par points les 42 régimes existants, à l'horizon 2025.
Le gouvernement fait face à un front commun d'opposition à la réforme. Outre les manifestations organisées par FO et la CGT en septembre, les avocats, médecins et pilotes se sont également mobilisés, ainsi que les policiers en force mercredi. La quasi-totalité des syndicats de la RATP ont annoncé une grève reconductible à partir du 5 décembre.
Les avocats en grève contre la réforme des retraites, le 16 septembre 2019 à Paris
AFP/Archives
Selon le sondage Elabe, la mobilisation contre la réforme des retraites est approuvée par 65% des Français (35% soutien et 30% sympathie).
A Rodez également, des opposants ont prévu de se faire entendre dans la ville verrouillée par les forces de l'ordre. La CGT, France insoumise, FSU, l'Union des Gilets jaunes, le Parti de Gauche, le PCF et SUD notamment ont appelé à un rassemblement à 17H30.
Face à une telle méfiance, Emmanuel Macron a jugé utile de monter en première ligne. Il était déjà monté au créneau en septembre en déclarant préférer un allongement de la durée de cotisation à l'instauration d'un âge de départ reculé à 64 ans pour tous.
Cet arbitrage, tout comme la valeur du point ou son mode de gestion restent à négocier.
Après Rodez, le chef de l'Etat enchaînera avec l'Auvergne en allant passer la soirée de vendredi à Clermont-Ferrand, pour les 100 ans du journal La Montagne. Il rencontrera des salariés du groupe et des chefs d'entreprise de la région et visitera une exposition sur les 100 ans de l'un des plus anciens quotidiens régionaux français.
Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.
Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».
Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.
Reçu ce matin par le Premier ministre pour un point d’étape sur la première partie de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale, François Patriat considère que Sébastien Lecornu a choisi « une voie différente qui permettrait d’aboutir » à un accord sur le PLF, sans recours au 49-3.