Abattoir Sobeval : Didier Guillaume n’a « pas arraché un micro » mais « regrette ce moment d’énervement »

Abattoir Sobeval : Didier Guillaume n’a « pas arraché un micro » mais « regrette ce moment d’énervement »

Interrogé sur l’incident qui l’a opposé à un journaliste de France 5 jeudi au salon de l’Agriculture, Didier Guillaume a soulevé la question de la « déontologie » de la presse et s’est défendu de tout manquement dans l’affaire de l’abattoir Sobeval, révélé par L214.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Il faut faire très attention. La société est hystérisée sur le bien-être animal », lâche Didier Guillaume, en direct ce jeudi matin sur Public Sénat. Le ministre de l’Agriculture est revenu sur l’anicroche qui a marqué sa visite au salon de la porte de Versailles la veille. Visiblement agacé par une question abordant un rebondissement dans l’affaire de l’abattoir mis en cause par L214, le ministre a arraché le micro d’un journaliste de France 5 qui l’interrogeait. La question portait sur le « double langage » du ministre, au sujet la vidéo-choc de L214 d’un abattoir Sobeval en Dordogne.

Alors que les différentes autorités ont insisté sur l’absence de manquements à la réglementation, l’association a publié des emails que le ministère lui a adressés par erreur, la veille de la diffusion de la vidéo. « Il nous faut des éléments de langage béton pour ce soir », peut-on lire sur les captures d’écran. Le courriel du ministère fait surtout mention de non-conformités « indéniables, voire majeures ».

« Un mail qui n’a pas du tout été envoyé par erreur mais qui, au contraire, a été envoyé volontairement »

Aujourd’hui, Didier Guillaume regrette d’avoir perdu ses nerfs, tout en assurant que le ministère a mis tout en œuvre pour étudier de plus près le cas de cet abattoir. « Je n’ai pas arraché un micro…. Oui, je regrette ce moment d’énervement », nous répond-t-il. Sur le contenu de ces emails, Didier Guillaume a indiqué qu’une enquête interne et une enquête administrative étaient ouvertes. Mais il a affirmé : « C’est un mail qui n’a pas du tout été envoyé par erreur mais qui, au contraire, a été envoyé volontairement à une association. »

Concernant l’abattoir Sobeval, il a affirmé avoir demandé une nouvelle enquête, après ce nouveau rebondissement. « De nouvelles investigations sont menées dans l’abattoir », a-t-il précisé.

Le ministre a aussi démenti le contenu de ces emails, qui s’alarmaient des pratiques de l’abattoir. « Lorsque j’ai eu l’information de ce lanceur d’alerte, L214, avec cette vidéo, j’ai évidemment demandé qu’on prenne toutes les mesures. Il m’a été ramené de la Dordogne, par le préfet, par le directeur départemental de la population qu’il n’y avait pas de manquement aux réglementations […] L’administration m’a remonté qu’il n’y avait pas de manquements. »

« La déontologie des journalistes, elle est importante »

S’il a reconnu avoir perdu son calme, Didier Guillaume a cependant mis en cause la façon dont a été amené la question. Déjà la veille, il avait justifié sa réaction en accusant le journaliste de lui avoir mis le micro « devant la bouche ». « Dans la cohue, quand on est bousculé et quand on vous traite de menteur, quand on se fait insulter, ça ne marche pas comme ça. La déontologie des politiques est importante, la déontologie des journalistes, elle est importante. »

Didier Guillaume a en outre rappelé qu’il ne « transigeait pas avec le bien-être animal », rappelant avoir rapidement réagi fin 2018, avec l’abattoir du Boischaut (Indre), un autre établissement qu’avait mis en cause L214. « Une heure après, je l’avais fermé ! »

Dans la même thématique

Abattoir Sobeval : Didier Guillaume n’a « pas arraché un micro » mais « regrette ce moment d’énervement »
3min

Politique

« Il faut sortir du macronisme, parce qu’il a fait beaucoup de mal à la démocratie », affirme Julien Aubert

Michel Barnier comme Premier ministre doit être « un choix d’opposition, de cohabitation » pour Julien Aubert. Sur la situation politique actuelle, Julien Aubert s’affiche en opposition à la politique menée par le camp présidentiel : « Le message des urnes en juin dernier, au premier comme au deuxième tour, c’est ‘on ne veut plus du en même temps, on ne veut plus d’Emmanuel Macron, et on ne veut plus du bloc central’ Qu’est-ce que l’on entend depuis quelques semaines ? Une reconstitution du bloc central ». Pour le vice-président des Républicains, « il faut sortir du macronisme, parce qu’il a fait beaucoup de mal à la démocratie, le ‘en même temps’ a fait beaucoup de mal à la démocratie ». Pour cela, Michel Barnier est « un excellent choix », à condition qu’il soit considéré comme « un choix d’opposition, de cohabitation » précise le vice-président des Républicains. En ce qui concerne les ministres pouvant composer le futur gouvernement, Julien Aubert estime qu’ « il ne sera pas compréhensible pour les électeurs d’avoir un gouvernement de gauche et de macronistes, alors que pendant 7 ans les Républicains ont déclaré qu’ils étaient un parti d’opposition […] et qu’ils avaient un problème de nature avec le macronisme ». Hier matin, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur a annoncé sa démission en diffusant sur X/Twitter sa lettre de démission adressée à Ursula von der Leyen. Dans ce courrier, l’ancien commissaire européen dénonce la gouvernance de la présidente de la Commission européenne : « Il y a quelques jours, dans la toute dernière ligne droite des négociations sur la composition du futur Collège, vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles qu’en aucun cas vous n’avez discutées directement avec moi – et proposé, en guise de compromis politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France au sein du futur Collège ». Pour Julien Aubert, le fait que « la présidente de la Commission européenne parvienne à forcer le choix d’un Etat fondateur de l’Union en lui faisant un chantage au portefeuille, cela montre bien que l’influence de la France s’est affaiblie ». Dans la foulée de cette démission, Emmanuel Macron a ainsi proposé Stéphane Séjourné pour remplacer Thierry Breton. Un choix que le vice-président des Républicains qualifie de « recasage ».

Le

Paris: Concertation Emmanuel Macron et Nouveau Front Populaire Elysee
10min

Politique

Gouvernement Barnier, destitution, retraites… Les hésitations de la gauche sur la stratégie à adopter

Le Nouveau Front Populaire (NFP) peine à porter une voix commune sur les prochaines échéances parlementaires, malgré la volonté partagée par l’ensemble des groupes de gauche de censurer le futur gouvernement de Michel Barnier. En outre, l’affrontement des derniers jours entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin interroge sur la place de LFI au sein de l’alliance.

Le

Paris: Designation Bureau Assemblee Nationale
5min

Politique

Destitution : la procédure lancée par LFI va-t-elle pour la première fois passer le filtre du Bureau de l’Assemblée nationale ?

Mardi, la recevabilité de la proposition de résolution, déposée par le groupe LFI visant à « engager la procédure de destitution » à l’encontre du chef l’Etat sera examinée par le Bureau de l’Assemblée nationale. Si jamais, le Bureau décidait pour la première fois de transmettre la procédure de résolution à la commission des lois, de nombreuses autres étapes resteraient à franchir afin que la destitution prévue à l’article 68 de la Constitution soit effective.

Le

Current affairs question session with the government – Politics
8min

Politique

Gouvernement Barnier : vers « une confrontation beaucoup plus frontale qu’avant » au Sénat

Avec le soutien de la droite à Michel Barnier, le groupe LR va se retrouver dans la majorité gouvernementale. De quoi tendre les débats face au « front des groupes de gauche » ? Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS, promet déjà une opposition musclée contre le « couple Barnier /Macron ». Il a demandé à ses troupes de « se préparer à une ambiance différente ». Mais pour le sénateur LR Max Brisson, « le Sénat restera le Sénat. Les clivages politiques ne sont pas du tout comparables à ce qu’ils sont à l’Assemblée ».

Le