Absentéisme de députés: remous à l’Assemblée après des propos de Rugy sur des sanctions
Les déclarations de François de Rugy sur les sanctions pour les députés "multirécidivistes de l'absence", notamment lors des...

Absentéisme de députés: remous à l’Assemblée après des propos de Rugy sur des sanctions

Les déclarations de François de Rugy sur les sanctions pour les députés "multirécidivistes de l'absence", notamment lors des...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les déclarations de François de Rugy sur les sanctions pour les députés "multirécidivistes de l'absence", notamment lors des votes solennels, ont fait des remous mardi à l'Assemblée, avec des critiques de plusieurs groupes, à commencer par LR contre des "méthodes de petit comptable".

Le président (LREM) de l'Assemblée nationale a souhaité dimanche sur BFMTV faire "appliquer strictement" les sanctions financières pour les députés qui seraient "multirécidivistes de l'absence", pouvant atteindre "4.320 euros d'amende" en cas de présence à moins des deux tiers des scrutins solennels.

Il en a reparlé mardi lors de la conférence des présidents, qui réunit notamment les présidents des groupes politiques, dont certains ont marqué leur désapprobation. Dans les propos du président de l'Assemblée, qui s'est fait "un petit coup de pub", ce serait moins les sanctions en soi contre les absentéistes que la volonté de supprimer la délégation de vote qui aurait déplu, selon un participant à la réunion.

"C'est assez invraisemblable. Quand on est député, on n'est pas fonctionnaire, on n'est pas salarié de M. Rugy ou du bureau de l'Assemblée nationale, et on n'est pas là pour marcher avec une pointeuse", s'est exclamé le chef de file des députés LR, Christian Jacob, lors d'une conférence de presse.

Jugeant que "les seuls auxquels on a des comptes à rendre, ce sont nos électeurs, et d'ailleurs les Français ne se privent pas de sanctionner leurs élus, il suffit de regarder le renouvellement de l'Assemblée", le patron du groupe Les Républicains a dénoncé des "méthodes de petit comptable".

"La qualité d'un élu de la nation ne se mesure pas à être un Playmobil dans l'hémicycle, à lever ou baisser la main pour voter ni aux heures de présence en réunion, mais à sa capacité à faire remonter les attentes de la population, les retranscrire dans la loi à certains moments", selon M. Jacob.

Interrogé sur le sujet, l'un des porte-parole des députés socialistes, Boris Vallaud, a jugé que François de Rugy, "s'il a un problème avec la présence de ses parlementaires, qu'il en parle avec sa majorité".

"On attend du président de l'Assemblée nationale qu'il défende l'Assemblée, la place du Parlement dans l'équilibre institutionnel", la réforme à venir ne devant pas simplement "conforter une présidentialisation du régime qui a atteint un point considérable", a-t-il ajouté.

"La responsabilité des parlementaires c'est d'être présents, François de Rugy n'a fait que rappeler le règlement sur la présence en commission et lors des votes solennels", a jugé le patron du groupe MoDem, allié de LREM. Marc Fesneau a cependant appelé à "faire attention de ne pas mettre de critère unique sur le travail parlementaire" car "les critères quantitatifs ne suffisent pas".

"On ne peut être à la fois sur le terrain, essayer de percevoir les attentes en circonscription, et être en commission à l'Assemblée, dans l'hémicycle", a-t-il ajouté, plaidant pour "réorganiser le travail parlementaire", avec "des sessions mieux organisées".

Claire O'Petit (LREM) a, elle, exprimé devant des journalistes sa "colère" envers M. Rugy pour ses propos, "dont les collègues en pleine campagne (pour des législatives partielles) n'avaient et n'ont pas besoin". "Ca suffit, nous travaillons M. Rugy!".

ic-far-chl-reb/chr/mpf

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Statement on national defence at National Assembly
6min

Politique

Budget : après la loi spéciale, la perspective du recours au 49-3 se dessine

Sébastien Lecornu a acté le recours à une loi spéciale, présentée ce soir en Conseil des ministres. Mais cette solution ne peut être que temporaire, a rappelé le Premier ministre aux représentants des groupes parlementaires qu’il a reçus ce lundi. L’équation impossible demeure : comment faire adopter un budget sans majorité et sans recourir au 49-3 ?

Le

Absentéisme de députés: remous à l’Assemblée après des propos de Rugy sur des sanctions
3min

Politique

Airbnb permet « payer les études de mes enfants », se défend cette propriétaire de Cagnes-sur-Mer

La France fait la part belle à Airbnb. La plateforme d’hébergement est désormais présente dans 80% des communes de l’hexagone. Une inflation des locations de courte durée qui a un impact direct sur la crise du logement. Dans certaines villes, le marché est saturé et le prix des loyers n’a jamais été aussi élevé. Mais pour certains propriétaires qui mettent leur bien en location, c’est aussi un revenu d’appoint utile pour entretenir leur patrimoine comme en témoigne Elodie Fakhfakh, face à trois sénatrices dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le