Hier, l’écologiste François de Rugy a été élu président de l’Assemblée nationale. Mais Richard Ferrand, qui préside le groupe de la majorité présidentielle, a annoncé que le perchoir et tous les autres postes à responsabilité de la République en marche du Palais Bourbon seront remis en jeu à mi-mandat, dans deux ans et demi.
« La présidence de l’Assemblée, ça ne change pas la face du monde », commente Dominique Bussereau, pour qui la personnalité qui occupe ce poste importe peu. « Ce serait plus ennuyeux si ça se passait de manière systématique au gouvernement, même si Ferrand a déjà donné le signal du tohu-bohu. » Une allusion aux départs en cascade du ministre de la Cohésion des territoires, puis des trois ministres Modem, dont François Bayrou.
Bussereau : « La présidence de l’Assemblée, ça ne change pas la face du monde »
S’il a « plutôt de la sympathie » pour Richard Ferrand, l’ancien député de la Charente-Maritime lui « souhaite bien du plaisir » à la présidence du groupe LREM du fait de son « hétérogénéité » : « Président d’un groupe parlementaire, c’est un vrai job ». C’est même plus compliqué qu’un job de ministre et peut-être aussi compliqué qu’un job de Premier ministre », prévient-il après avoir rappelé que M. Ferrand n’est resté « qu’un mois » au gouvernement.
Bussereau : « Président d’un groupe parlementaire, c’est un vrai job »
« Je ne suis pas dans un état d’esprit d’opposition systématique »
Bien qu’il ne soit pas représenté aux dernières élections législatives, Dominique Bussereau assure qu’il aurait siégé aux côtés des « LR constructifs-UDI-indépendants », le nouveau groupe dissident de celui des LR, présidé par Franck Riester et Stéphane Demilly. « Je ne suis pas dans un état d’esprit d’opposition systématique. Nous l’avons trop été, y compris lors du mandat de François Hollande », se justifie le président de l’ADF. Il aurait ainsi voté la réforme du droit du travail, dont il approuve « bien sûr » le fond, mais également la forme : « Accélérer le calendrier parlementaire par le biais des ordonnances me paraît tout à fait légitime. »
S’il s’était représenté, Bussereau aurait siégé avec les LR constructifs et UDI indépendants
Plutôt satisfait du début de mandat d’Emmanuel Macron, le président LR du conseil départemental de la Charente-Maritime trouve « plutôt pas mal » qu’il s’exprime devant le Parlement réuni en Congrès en début de mandat, mais considère que le faire la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre, comme cela pourrait être le cas, ne serait « pas terrible » : « Des dates un peu plus lointaines ce serait mieux et cela montrerait un meilleur fonctionnement du couple exécutif. »
Revenir à « l’UMP voulue par Chirac »
Quant à sa décision de convier Donald Trump au défilé du 14 juillet, Dominique Bussereau y souscrit : « Tout ce qui peut renforcer l’OTAN et la réponse commune aux menaces va dans le bon sens. » Et d’ajouter, ironique : « Trump à la tribune regardant passer la légion et twittant sur leur képi, ça ne manquera pas de sel. Tout ce qu’il faut, c’est qu’il ne veuille pas monter sur un cheval de la garde républicaine avec un chapeau et un pistolet. »
Bussereau : « Trump à la tribune regardant passer la légion et twittant sur leur képi, ça ne manquera pas de sel ».
Enfin, il espère que Les Républicains seront capables de revenir à l’esprit de l’ « UMP voulue par Chirac, où on a tous notre place ». « S’ils veulent en faire une citadelle autour de la cathédrale du Puy, ce n’est pas notre tasse de thé. » Un message adressé à Laurent Wauquiez, président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, tenant d’une ligne ultra-droitière. « La défaite de Sarkozy était liée à une forme de droitisation, la campagne de Fillon a connu les mêmes défauts. Quand on va trop à droite on permet au centre de gagner. »
Bussereau : « S’ils veulent en faire une citadelle autour de la cathédrale du Puy, ce n’est pas notre tasse de thé. »