« Accélérer le calendrier parlementaire par les ordonnances est légitime » pour Bussereau
Dominique Bussereau, président LR du conseil départemental de la Charente-Maritime, également à la tête de l’Assemblée des départements de France (ADF), était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. L’ancien député livre son analyse de la nouvelle Assemblée, qui a fait sa rentrée hier.

« Accélérer le calendrier parlementaire par les ordonnances est légitime » pour Bussereau

Dominique Bussereau, président LR du conseil départemental de la Charente-Maritime, également à la tête de l’Assemblée des départements de France (ADF), était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. L’ancien député livre son analyse de la nouvelle Assemblée, qui a fait sa rentrée hier.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Hier, l’écologiste François de Rugy a été élu président de l’Assemblée nationale. Mais Richard Ferrand, qui préside le groupe de la majorité présidentielle, a annoncé que le perchoir et tous les autres postes à responsabilité de la République en marche du Palais Bourbon seront remis en jeu à mi-mandat, dans deux ans et demi.

« La présidence de l’Assemblée, ça ne change pas la face du monde », commente Dominique Bussereau, pour qui la personnalité qui occupe ce poste importe peu. « Ce serait plus ennuyeux si ça se passait de manière systématique au gouvernement, même si Ferrand a déjà donné le signal du tohu-bohu. » Une allusion aux départs en cascade du ministre de la Cohésion des territoires, puis des trois ministres Modem, dont François Bayrou.

Bussereau : « La présidence de l’Assemblée, ça ne change pas la face du monde »
00:27

S’il a « plutôt de la sympathie » pour Richard Ferrand, l’ancien député de la Charente-Maritime lui « souhaite bien du plaisir » à la présidence du groupe LREM du fait de son « hétérogénéité » : « Président d’un groupe parlementaire, c’est un vrai job ». C’est même plus compliqué qu’un job de ministre et peut-être aussi compliqué qu’un job de Premier ministre », prévient-il après avoir rappelé que M. Ferrand n’est resté « qu’un mois » au gouvernement.

Bussereau : « Président d’un groupe parlementaire, c’est un vrai job »
00:50

« Je ne suis pas dans un état d’esprit d’opposition systématique »

Bien qu’il ne soit pas représenté aux dernières élections législatives, Dominique Bussereau assure qu’il aurait siégé aux côtés des « LR constructifs-UDI-indépendants », le nouveau groupe dissident de celui des LR, présidé par Franck Riester et Stéphane Demilly. « Je ne suis pas dans un état d’esprit d’opposition systématique. Nous l’avons trop été, y compris lors du mandat de François Hollande », se justifie le président de l’ADF. Il aurait ainsi voté la réforme du droit du travail, dont il approuve « bien sûr » le fond, mais également la forme : « Accélérer le calendrier parlementaire par le biais des ordonnances me paraît tout à fait légitime. »

S’il s’était représenté, Bussereau aurait siégé avec les LR constructifs et UDI indépendants
00:20

Plutôt satisfait du début de mandat d’Emmanuel Macron, le président LR du conseil départemental de la Charente-Maritime trouve « plutôt pas mal » qu’il s’exprime devant le Parlement réuni en Congrès en début de mandat, mais considère que le faire la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre, comme cela pourrait être le cas, ne serait « pas terrible » : « Des dates un peu plus lointaines ce serait mieux et cela montrerait un meilleur fonctionnement du couple exécutif. »

Revenir à « l’UMP voulue par Chirac »

Quant à sa décision de convier Donald Trump au défilé du 14 juillet, Dominique Bussereau y souscrit : « Tout ce qui peut renforcer l’OTAN et la réponse commune aux menaces va dans le bon sens. » Et d’ajouter, ironique : « Trump à la tribune regardant passer la légion et twittant sur leur képi, ça ne manquera pas de sel. Tout ce qu’il faut, c’est qu’il ne veuille pas monter sur un cheval de la garde républicaine avec un chapeau et un pistolet. »

Bussereau : « Trump à la tribune regardant passer la légion et twittant sur leur képi, ça ne manquera pas de sel ».
00:23

Enfin, il espère que Les Républicains seront capables de revenir à l’esprit de l’ « UMP voulue par Chirac, où on a tous notre place ». « S’ils veulent en faire une citadelle autour de la cathédrale du Puy, ce n’est pas notre tasse de thé. » Un message adressé à Laurent Wauquiez, président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, tenant d’une ligne ultra-droitière. « La défaite de Sarkozy était liée à une forme de droitisation, la campagne de Fillon a connu les mêmes défauts. Quand on va trop à droite on permet au centre de gagner. »

Bussereau : « S’ils veulent en faire une citadelle autour de la cathédrale du Puy, ce n’est pas notre tasse de thé. »
00:32

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01221444_000001
4min

Politique

Otages français en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris sont sortis de prison, mais « ils ne sont pas libres », précise l'avocate des familles

Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis mai 2022 en Iran suite à des accusations d’espionnage, « sont sortis de la prison d'Evin et sont en route pour l'ambassade de France à Téhéran », a annoncé Emmanuel Macron sur X. Les avocats des familles précisent qu'ils ne sont pas libres et toujours empêchés de regagner la France

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
10min

Politique

« Vexations », échanges « pas fluides », négos avec le PS : pourquoi la relation entre le Sénat et le gouvernement Lecornu s’est détériorée

Depuis « un mauvais départ », le courant passe mal entre la majorité LR-centriste du Sénat et le gouvernement. Discussions avec le PS au détriment des LR, députés invités à Matignon sans les sénateurs, qui aimeraient « être dans la boucle »… Les causes de fâcheries se multiplient. Pour tenter de retisser des liens dégradés, Sébastien Lecornu invite les présidents de groupe du Sénat à Matignon ce mercredi, avant de se rendre en conférence des présidents.

Le

« Accélérer le calendrier parlementaire par les ordonnances est légitime » pour Bussereau
5min

Politique

« C’est à la fin de la partie qu’on comptera les choses » : sur le budget, les socialistes veulent encore laisser du temps au gouvernement

Les députés mettent en pause l’examen du projet de loi de finances pour étudier le budget de la Sécurité sociale. S’ils ne sont pas allés au bout de la partie recettes, ils ont néanmoins pu adopter un certain nombre de mesures absentes du projet initial. Certaines sont vues par le gouvernement comme des gains concédés aux socialistes, bien que ces derniers se montrent toujours insatisfaits. Pas suffisamment, pourtant, pour interrompre les négociations et l’examen budgétaire.

Le