Le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris va entraîner "des renforcement d'alliances" proportionnés à "la gifle" reçue dans la lutte contre le réchauffement climatique, a estimé vendredi le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.
Il peut sortir de cette décision "quelque chose de positif", a-t-il déclaré sur Europe 1. "Je pense qu'il y a un axe autour de la solidarité universelle qui va se créer et peut-être un axe inattendu entre l'Europe et la Chine, l'Inde", a-t-il dit. "Il va y avoir des renforcements d'alliances (...) proportionnés à la gifle qu'on a prise hier (jeudi) soir".
Selon l'ancien envoyé spécial du président François Hollande pour la protection de la planète, aux Etats-Unis mêmes, "des forces de rappel, dans notamment les Etats, les grandes villes (...), y compris les acteurs économiques (...), vont peut-être se renforcer sur cette décision qui (...) est un contresens tragique et pathétique de l'histoire". "Ce ne sont pas tous les Etats-Unis qui ont pris cette décision, c'est un président", a-t-il souligné.
"Il n'est pas exclu que dans les temps proches je fasse un déplacement aux Etats-Unis", a-t-il annoncé. "J'irai rencontrer (...) des hommes, des femmes qui (...) demeurent nos alliés, nous allons créer avec eux un axe de travail", a-t-il expliqué.
"Avec nos partenaires allemands, avec nos partenaires chinois, avec l'Inde, avec certains pays européens, on est en train d'envisager ensemble, évidemment, de renforcer l'alliance", a ajouté M. Hulot.
Interrogé sur l'éventuelle organisation d'un sommet d'urgence dans ce but, il a répondu: "on est en train d'y travailler".
L'accord de Paris "n'est pas mort", a affirmé Nicolas Hulot, assurant que la France allait réviser ses ambitions climatiques "à la hausse". "Et je pense qu'on va entraîner dans notre sillage nombre d'Etats", a-t-il dit.
"Les négociations, on ne les reprend pas. Elles ont été faites à Paris, il y a un accord, on ne remettra pas à plat l'accord de Paris", a souligné le ministre.
Interrogé sur d'éventuelles sanctions à l'encontre des Etats-Unis, Nicolas Hulot a estimé qu'"il ne faut pas céder à une forme de surenchère". "Ce n'est pas du tout le propos, malheureusement le président Trump se sanctionne lui-même", a-t-il déclaré ultérieurement sur France Inter.
La priorité du président Emmanuel Macron est "de rencontrer les chefs d'Etat avec lesquels on va renforcer notre dialogue et notre coopération", et "la France a bien l'intention (...) de maintenir et même de renforcer son leadership", a encore déclaré le ministre sur Europe 1.