Le sort de la réforme des retraites est désormais entre les mains de François Bayrou. Après une semaine de négociations, les socialistes continuent de réclamer le gel du décalage de l’âge légal de départ avant de s’engager sur un accord de non-censure du gouvernement, mais la droite refuse d’en entendre parler. Les discussions avec le PS et l’exécutif pourraient se poursuivre mardi.
Accord de « non-censure » : « Il y a un dialogue à approfondir, c’est nécessaire », plaide Hervé Marseille
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« Par définition, s’il a été censuré, c’est que des choses n’ont pas été faites, pas prises en compte. » Au lendemain de la motion de censure qui a emporté Michel Barnier, le président des sénateurs de l’Union centriste Hervé Marseille tire quelques enseignements des dernières semaines. Pour cet élu des Hauts-de-Seine, le Premier ministre renversé aurait « dû davantage faire de politique avec les groupes qui le soutiennent ». « Il est resté – car c’était difficile, compliqué – un peu à l’écart. Ce n’était pas son tempérament, il aurait dû s’impliquer davantage avec eux, rechercher davantage l’écoute des oppositions. »
Un pluriel sur lequel le numéro 2 de la majorité sénatoriale tient à insister. « On a entendu bruyamment Mme Le Pen, il y avait aussi les oppositions de gauche », souligne-t-il. Depuis quelques années, les centristes ont parfois permis à quelques amendements de gauche d’être adoptés durant les débats budgétaires.
« Je vois qu’aujourd’hui, et notamment au PS, il y a ce qu’on appellerait un bougé », note Hervé Marseille. Le principe d’un pacte de « non-censure », évoqué dès le mois d’août de façon isolée par le député socialiste Philippe Brun trouve depuis quelques heures de l’écho. Hier, bien avant que tombe le couperet à l’Assemblée nationale, les présidents de groupe du parti à la rose, Boris Vallaud et Patrick Kanner tendaient la main à un rassemblement plus large de LR jusqu’à des groupes de gauche, qui reposeraient sur quelques points. « Je pense qu’il y a un travail à mener, un dialogue à approfondir, dans l’intérêt du pays, sur un certain nombre de principes, de thèmes. C’est nécessaire », insiste Hervé Marseille.
À quelques heures de l’allocution télévisée du chef de l’État, le sénateur attend d’Emmanuel Macron « qu’il nous guide, qu’il nous dise où il veut mener le pays ».
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