Les Européens ont cherché à faire bloc en publiant rapidement un communiqué commun. Les trois premières économies de la zone euro, Berlin, Paris et Rome ont affirmé qu’ils « regrettaient » la décision de Donald Trump et que l’accord de Paris ne pouvait en aucun cas être renégocié.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a jugé « gravement erronée » la décision du président américain. Il ajoute ce matin qu’il n’y aura « pas de retour en arrière ». Son homologue du Conseil européen, Donald Tusk, a interpellé Donald Trump dans un tweet : « S’il vous plaît, n’aggravez pas le climat (politique) ».
Après s’être entretenu au téléphone, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont « confirmé leur engagement commun et résolu pour mettre en œuvre l'accord de Paris » et ont fait part de leur volonté de « le défendre sur la scène internationale ». À Berlin, la chancelière affirme « regretter » le retrait américain. Les sociaux-démocrates de son gouvernement considèrent que le choix de la Maison Blanche va « nuire » au monde entier.
À Londres, c’est le même sentiment qui règne : la « déception ». Theresa May, lors de son entretien téléphonique avec Donald Trump, a «insisté sur le fait que le Royaume-Uni continuerait à respecter l’accord de Paris ». Elle lui a également rappelé que le texte apportait « le bon cadre international pour protéger la prospérité et la sécurité des générations futures ».
En Belgique, le gouvernement juge la décision « irresponsable » et « portant atteinte à la parole donnée ». Le Premier ministre Charles Michel évoque un « acte brutal ».
« La Chine tiendra sincèrement ses obligations »
La décision de Washington ne semble pas pour le moment entraîner l’effet domino redouté. Les grandes puissances mondiales réaffirment leur engagement. Ainsi, la Chine promet d’appliquer l’accord de Paris, un texte « chèrement gagné », selon Pékin. La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a souligné l'attitude de son pays lors d'une conférence de presse :
« Nous pensons que l'accord de Paris reflète l'agrément le plus large de la communauté internationale autour de la question du changement climatique (...) Nous avons remarqué que nos actes et notre rôle dirigeant ont été applaudis par la communauté internationale. »
Quant à l’Inde, elle avait réitéré mercredi son engagement à mettre en pratique l’accord de Paris. Son Premier ministre, Nerendra Modi, en tournée européenne, devrait aborder le sujet du climat aux côtés d’Emmanuel Macron en milieu d’après-midi à Paris.
Au Brésil, « inquiet de l'impact négatif d'une telle décision », le ministère des Affaires étrangères a exprimé sa « profonde préoccupation et sa déception ».
Le Premier ministre canadien a fait part de sa « profonde décision » devant une «décision désolante ». Justin Trudeau a annoncé que le Canada continuerait de travailler « avec les États-Unis à l’échelle des États, ainsi qu’avec d’autres intervenants américains » dans la lutte contre le réchauffement climatique.