Accord entre sénateurs et députés sur le projet de loi Santé
La commission mixte paritaire, chargée de rédiger un compromis entre les deux chambres, s’est révélée conclusive. L'adoption définitive du texte est prévue le 23 juillet.

Accord entre sénateurs et députés sur le projet de loi Santé

La commission mixte paritaire, chargée de rédiger un compromis entre les deux chambres, s’est révélée conclusive. L'adoption définitive du texte est prévue le 23 juillet.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Certains participants parlaient d’un « climat de confiance ». L’issue de la commission mixte paritaire (CMP), réunissant ce jeudi matin 7 sénateurs et 7 députés, pour aboutir à un texte commun sur le projet de loi réorganisant le système de santé, leur a donné raison. La CMP est conclusive. Le vote de cette version finale est prévu le 23 juillet 2019 au Sénat (à l’Assemblée nationale le 10 juillet).

À l'issue de la séance de questions d'actualité au gouvernement du Sénat, cet après-midi, la ministre de la Santé a fait part de sa « très grande satisfaction », après l'aboutissement d'un compromis. « C’est un accord qui ne dégrade pas le texte », qui « a fait d’un large consensus », s'est réjouie la ministre, y voyant une « volonté d’aller vite vers une transformation qui va amélioration la situation pour nos concitoyens ». Selon elle, ce texte « va améliorer la situation de l’hôpital », car il « utilise tous les leviers de transformation », contrairement aux précédentes réformes (lois Bachelot et Touraine).

Compromis sur la loi Santé : « Un accord qui ne dégrade pas le texte », salue Agnès Buzyn
02:12

CMP conclusive sur le projet de loi Santé : « Un accord qui ne dégrade pas le texte », salue Agnès Buzyn

Les désaccords étaient loin d’être profonds. « On a eu quelques points d’achoppements », a commenté le député (LREM) Thomas Mesnier. Corapporteur du projet de loi à l’Assemblée nationale, il salué « une excellente nouvelle pour la mise en oeuvre de la transformation de notre système de santé ». Les sénateurs ont réussi à conserver dans le texte final l’un de leurs principaux apports, à savoir la professionnalisation de la dernière année de l’internat de médecine, une période de pratique ambulatoire (en cabinet ou maison de santé), en priorité dans les zones sous-dotées en professionnels de santé. Critiqué par les syndicats étudiants, le dispositif transpartisan, adopté contre l’avis du gouvernement, a finalement été réduit ce jeudi à six mois, au lieu d’un an. Les internes seront supervisés par des médecins.

Pour le rapporteur du texte au Sénat, le sénateur (LR) Alain Milon, cette avancée reste toujours « considérable ». « Ça permettra aux territoires qui ont des difficultés à trouver des médecins, d’avoir sur place près de 3500 étudiants formés, qui pourront aller travailler aux côtés de médecins maîtres de stage, et apporter du soutien à la population qui en a besoin. »

Santé : « Tout le monde manque de moyens », souligne Alain Milon
01:38

Propos recueillis par Tâm Tran Huy

Le texte commun comprend toujours le principe de l’automaticité de l’ouverture de l’espace numérique de santé et du dossier médical partagé, introduite par les sénateurs. De même, les « conditions dans lesquelles les médecins participent à la réduction des inégalités territoriales dans l’accès aux soins » feront bien partie des futures négociations entre l'Assure maladie et les syndicats de médecins, comme le souhaitait la Haute assemblée.

Doutes des sénateurs sur la capacité du texte à stopper la désertification médicale

Dans les rangs de la commission des Affaires sociales du Sénat, une satisfaction prudente domine les élus de la droite et du centre, après quatre mois de marathon parlementaire à l’Assemblée nationale et au palais du Luxembourg. « Il y a des avancées. Seront-elles suffisantes pour faire en sorte de lutter contre la désertification rurale ? Je n’en suis pas entièrement convaincu », réagit à la sortie le sénateur René-Paul Savary (LR).

Une modification du Sénat a, en revanche, été retirée. Il s’agit de l’exonération de cotisations sociales, incitant les jeunes médecins à s’installer dans un territoire dans les 3 années suivant l’obtention de leur diplôme. La mesure, budgétaire, n’avait pas sa place dans cette réforme. Il n’est donc pas exclu qu’elle soit à nouveau discutée cet automne, au moment de l’examen du budget de la Sécurité sociale.

Le député Thomas Mesnier a précisé que la mission d’évaluation des politiques incitant les jeunes médecins à s’installer, demandée par la ministre Agnès Buzyn, rendrait ses conclusions « avant la fin juillet ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Accord entre sénateurs et députés sur le projet de loi Santé
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Accord entre sénateurs et députés sur le projet de loi Santé
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le