Le secrétaire général des Républicains (LR) Bernard Accoyer a jugé jeudi "un peu insultant" pour le parlement que deux ministres "exfiltrés pour raisons judiciaires" se destinent à présider des groupes parlementaires, visant Richard Ferrand et Marielle de Sarnez.
"Je voudrais faire remarquer que deux d'entre-eux ont été exfiltrés en direction du parlement. Je trouve que cela est un peu insultant pour l'Assemblée nationale, pour la représentation des Français", a déclaré M. Accoyer sur Radio Classique.
"J'observe qu'on ne traite pas de la même façon un membre du gouvernement et une personnalité importante du parlement. Pour quelle raison ? Soit ils sortent de la vie politique, soit ils restent en responsabilités. Il y a là un traitement fait à l'égard du parlement qui en dit long", a insisté l'ancien président de l'Assemblée.
"Richard Ferrand n'a pas été choisi parce qu'il y a une tourmente médiatique. Il a été choisi parce qu'il est celui qui incarne la République en marche", a de son côté expliqué sur France Inter le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.
M. Castaner répondait à une auditrice qui lui demandait en quoi des ministres ayant été contraints de démissionner sous le poids des affaires seraient plus légitimes à la tête de groupes parlementaires, "à plus forte raison s'il est autoproclamé sans attendre d'avoir été élu".
"Il sera élu ce week-end mais il a été choisi comme candidat", a expliqué M. Castaner.
Emmanuel Macron a demandé lundi à M. Ferrand de quitter le gouvernement pour "briguer la présidence du groupe", selon son entourage.
Pour le secrétaire général de LR, "c'est une crise évidente dans l'environnement du président de la République. Quatre ministres sont exfiltrés pour des raisons judiciaires. Des enquêtes sont en cours, il ne faut pas préjuger du résultat mais la réalité est celle-ci. En attendant qu'une autre enquête qui concerne, je crois, la ministre du Travail conduise aux mêmes décisions".
"Il y a une enquête en cours et la logique voudra qu'un jour ou l'autre, elle prenne le même chemin", a assuré M. Accoyer, en allusion à l'affaire Business France, précédemment dirigée par Muriel Pénicaud. Des perquisitions ont été menées mardi matin au siège du groupe publicitaire Havas et de Business France dans le cadre de l'enquête sur l'organisation d'un déplacement en janvier 2016 à Las Vegas d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, selon des sources proches de l'enquête.