Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains (LR), a souhaité mercredi que l'enquête préliminaire autour des soupçons d'emploi fictif de l'épouse de François Fillon "aboutisse extrêmement vite", sous peine de "grave intrusion de l'autorité judiciaire dans la vie démocratique française", à trois mois de la présidentielle.
"Il faut que la justice, l'enquête préliminaire à ce stade, aboutisse extrêmement vite", a demandé M. Accoyer sur Radio classique et Paris Première, indiquant que François Fillon rencontrerait les parlementaires LR mercredi matin à son QG de campagne.
"Si ça n'était pas le cas nous serions, je le dis avec gravité, devant une intrusion très problématique, une très grave intrusion de l'autorité judiciaire dans la vie démocratie française", a estimé l'ancien président de l'Assemblée nationale.
L'ancien Premier ministre a dénoncé mardi une opération "professionnelle" de "calomnie" visant à abattre sa candidature présidentielle peu après une perquisition à son bureau de l'Assemblée nationale pour une affaire d'emplois fictifs visant son épouse Penelope dont le Canard Enchaîné a revu la rémunération à la hausse.
Pour M. Accoyer, les révélations du Canard enchaîné ont "un objectif: déstabiliser, empêcher un candidat de se présenter, empêcher un déroulement normal de la démocratie".
François Fillon lors d'un débat à l'EBG (Electronic Business Group) le 31 janvier 2017 à Paris
AFP
Mais "le candidat qui a été choisi par près de 4,5 millions de Français qui se sont déplacés à la primaire, c'est François Fillon", a-t-il rappelé, alors que l'hypothèse d'un retrait commence à circuler à droite.
"Qu'il y ait un malaise, des interrogations, bien sûr", a dit M. Accoyer, évoquant "un événement politique majeur" avec des "révélations (qui) interviennent en pleine campagne présidentielle".
A-t-il vu Penelope Fillon travailler à l'Assemblée ? "Je vous confirme que je l'ai croisée à l'Assemblée nationale". "Je ne l'ai pas vue travailler si pour vous, travailler, c'est être en face d'un clavier. Mais je l'ai vue à l'Assemblée nationale, oui".
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