Accusations contre Éric Coquerel : « Les sanctions dépendent quand même de la gravité des faits », pour Danielle Simonnet (LFI)
Invité d’ExtraLocal, Danielle Simonnet, qui a fondé la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de LFI, est revenue sur les accusations de harcèlement sexuel qui pèsent sur Éric Coquerel. D’après elle, les témoignages doivent être recueillis, mais les sanctions doivent dépendre d’où les faits présumés se situent sur le « continuum » des violences sexuelles.

Accusations contre Éric Coquerel : « Les sanctions dépendent quand même de la gravité des faits », pour Danielle Simonnet (LFI)

Invité d’ExtraLocal, Danielle Simonnet, qui a fondé la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de LFI, est revenue sur les accusations de harcèlement sexuel qui pèsent sur Éric Coquerel. D’après elle, les témoignages doivent être recueillis, mais les sanctions doivent dépendre d’où les faits présumés se situent sur le « continuum » des violences sexuelles.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après le signalement pour harcèlement sexuel déposé à l’égard d’Éric Coquerel auprès de la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de La France Insoumise, aucune sanction n’a pour le moment été prise par LFI à l’encontre du nouveau président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Pour Danielle Simonnet, historique du Parti de Gauche fondé par Jean-Luc Mélenchon où elle a longtemps côtoyé Éric Coquerel et aujourd’hui députée LFI, les sanctions prises par les organisations dans ce type de cas « dépendent quand même de la gravité des faits. » Celle qui a justement fondé cette cellule, mais n’en fait plus partie aujourd’hui explique « qu’il y a toujours un continuum dans les violences sexistes et sexuelles » et revient sur le cas d’Éric Coquerel : « On est là sur des comportements inappropriés. Le principe de base est de croire la parole des victimes et d’accompagner cela. C’est une cause suffisamment juste et essentielle pour qu’on ne mélange pas tout. On ne met pas dans la même case ce qui relève de comportements inappropriés qui dans un parti doit être traité avec sérieux, doit donner lieu à un travail de prévention, de formation et un délit ou un crime. »

>> Pour en savoir plus : Violences sexuelles en politique : les cellules d’écoute des partis ont-elles une utilité ?

Retrait de l’investiture à Taha Bouhafs : « Cela a été une décision très difficile »

En ce qui concerne le témoignage de Sophie Tissier, une ancienne militante, « la cellule verra sa description des faits », mais son rôle sera bien « d’accompagner la parole, sur le plan psychologique et – le cas échéant – juridique », mais pas de prendre des sanctions. « On a une autre instance sur le respect des valeurs de LFI qui, elle, permet le respect du contradictoire », c’est-à-dire de confronter les versions et – éventuellement – de prendre des sanctions politiques. C’est ce qu’il s’était passé dans le cas de Taha Bouhafs, auquel on avait retiré l’investiture pour les élections législatives à Vénissieux, après des signalements auprès de cette même cellule. Le journaliste s’est d’ailleurs plaint de ne pas avoir été confronté à ses accusations et de ne pas avoir eu le droit à une procédure respectant le principe judiciaire du contradictoire. « Je suis quand même très fière, parce qu’en un temps record, alors que nous n’étions pas au courant et que nous soutenions Taha Bouhafs qui était victime d’attaques racistes inacceptables, les femmes qui nous avaient saisis ont été écoutées. »

Un deux poids, deux mesures ? Tout dépend des faits qui sont reprochés, pour Danielle Simonnet, qui reconnaît que ceux-ci ne sont connus que de la cellule interne à LFI : « Cela a été une décision très difficile [pour LFI], et c’est d’ailleurs [pour Taha Bouhafs] une situation très difficile à accepter. Mais si les femmes veulent garder leur anonymat, nous devons respecter leur volonté. Le parti prend ses responsabilités. » La députée LFI de Paris « invite toute organisation, toute institution, à mettre en place ces cellules et qu’on puisse avoir des échanges sur nos pratiques » et met en cause « tous les partis qui n’ont rien fait » : « Il y a quoi comme dispositif à LREM, à LR, au RN ? On voit comme ils se moquent de ces problématiques-là. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Accusations contre Éric Coquerel : « Les sanctions dépendent quand même de la gravité des faits », pour Danielle Simonnet (LFI)
3min

Politique

Programmation énergétique : le Sénat acte la relance du nucléaire

Le Sénat a adopté en deuxième lecture l’article de proposition de loi de programmation énergétique entérinant la relance du nucléaire. L’objectif de construction de six puis huit EPR2 est ainsi inscrit dans la version adoptée par le Sénat, tout comme la composition « majoritairement » nucléaire du mix électrique français à horizon 2050.

Le

FRA : Assemblee : Quatre Colonnes
5min

Politique

Décès d’Olivier Marleix : « Nous sommes tous sidérés », confie Gérard Larcher

La mort brutale d’Olivier Marleix, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, a plongé le monde politique sous le choc. Ce mardi 8 juillet, de nombreux hommages lui ont été rendus au Parlement. Au Sénat, la réunion de groupe des Républicains s’est ouverte dans une atmosphère de recueillement.

Le

Accusations contre Éric Coquerel : « Les sanctions dépendent quand même de la gravité des faits », pour Danielle Simonnet (LFI)
7min

Politique

Budget 2026 : ce que proposent les sénateurs avant les annonces de François Bayrou

Les groupes du socle commun du Sénat contribuent à la réflexion, en mettant sur la table quelques « pistes » d’économies pour un total de 25 milliards d’euros, dont une année blanche, même si le principe fait débat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « toucher les grandes fortunes, car il faut des signaux », notamment envers le PS, qui veut plus de « justice fiscale ».

Le

Accusations contre Éric Coquerel : « Les sanctions dépendent quand même de la gravité des faits », pour Danielle Simonnet (LFI)
7min

Politique

Texte sur l’énergie : les rapporteurs du Sénat veulent évaluer « l’impact financier » de l’éolien… mais aussi du nucléaire

Pas de jaloux. Après la tribune de Bruno Retailleau, qui appelle à arrêter les subventions à l’éolien, la majorité sénatoriale LR et centriste va défendre un amendement visant à évaluer « l’impact financier de toutes les formes de production d’énergie », explique le corapporteur centriste Patrick Chauvet, qui ne veut pas « stigmatiser » les énergies renouvelables. L’objectif global de la PPL Gremillet reste cependant bien la relance du nucléaire.

Le