Mediapart a révélé ce week-end que Damien Abad a été nommé au gouvernement malgré deux accusations de viol, pour des faits remontant à 2010 et 2011, et une plainte classée sans suite. « Je n’ai pas de commentaires différents à faire par rapport à ce qu’a dit la Première ministre elle-même, qui n’avait pas connaissance de ces faits-là au moment de la composition du gouvernement », répond d’emblée Laurent Saint-Martin, rapporteur général du budget LREM à l’Assemblée nationale. Le député du Val-de-Marne reprend le refrain entonné par le gouvernement depuis les révélations de ce week-end : « Je n’étais pas au courant. Vous me posez une question sur un sujet que j’ai découvert hier matin, comme nous tous. » En tout cas, les conséquences pour Damien Abad sont à prendre au conditionnel pour le moment : « Si la justice rouvrait une enquête, le gouvernement prendrait ses responsabilités. »
« Il faut aussi permettre à Damien Abad de se défendre et ne pas faire justice sur des plateaux télé »
Laurent Saint-Martin défend une sorte de « en même temps » macronien sur le sujet : « Dans ces cas-là, il faut être extrêmement prudent. Il faut permettre aux femmes de libérer leur parole, mais il faut aussi permettre à Damien Abad de se défendre et ne pas faire justice sur des plateaux télé. Il ne faut pas rendre pré-coupable un homme quand des plaintes sont portées contre lui. » Et le rapporteur général du budget d’ajouter : « C’est très important de ne pas préempter et de ne pas le rendre coupable de faits très sérieux. Cela permet de respecter la parole de ces femmes, de ne pas la manipuler. » Laurent Saint-Martin récuse ainsi l’application du principe de précaution : « À partir du moment où le gouvernement a été formé, les mêmes règles s’appliquent à Damien Abad qu’aux autres, c’est-à-dire laissons la justice travailler. » Ces accusations rappellent en effet celles portées à l’encontre de Gérald Darmanin, qui n’avait pas été évincé du gouvernement.