Affaire Abad : « Ne pas préempter la justice, c’est respecter la parole des femmes », Laurent Saint-Martin (LREM)

Affaire Abad : « Ne pas préempter la justice, c’est respecter la parole des femmes », Laurent Saint-Martin (LREM)

Invité de notre matinale, Laurent Saint-Martin est revenu sur les accusations de viol qui visent Damien Abad, tout juste nommé au gouvernement. Le rapporteur général LREM du budget à l’Assemblée nationale appelle à « laisser la justice faire son travail. » Le gouvernement « prendrait ses responsabilités » le cas échéant.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Mediapart a révélé ce week-end que Damien Abad a été nommé au gouvernement malgré deux accusations de viol, pour des faits remontant à 2010 et 2011, et une plainte classée sans suite. « Je n’ai pas de commentaires différents à faire par rapport à ce qu’a dit la Première ministre elle-même, qui n’avait pas connaissance de ces faits-là au moment de la composition du gouvernement », répond d’emblée Laurent Saint-Martin, rapporteur général du budget LREM à l’Assemblée nationale. Le député du Val-de-Marne reprend le refrain entonné par le gouvernement depuis les révélations de ce week-end : « Je n’étais pas au courant. Vous me posez une question sur un sujet que j’ai découvert hier matin, comme nous tous. » En tout cas, les conséquences pour Damien Abad sont à prendre au conditionnel pour le moment : « Si la justice rouvrait une enquête, le gouvernement prendrait ses responsabilités. »

« Il faut aussi permettre à Damien Abad de se défendre et ne pas faire justice sur des plateaux télé »

Laurent Saint-Martin défend une sorte de « en même temps » macronien sur le sujet : « Dans ces cas-là, il faut être extrêmement prudent. Il faut permettre aux femmes de libérer leur parole, mais il faut aussi permettre à Damien Abad de se défendre et ne pas faire justice sur des plateaux télé. Il ne faut pas rendre pré-coupable un homme quand des plaintes sont portées contre lui. » Et le rapporteur général du budget d’ajouter : « C’est très important de ne pas préempter et de ne pas le rendre coupable de faits très sérieux. Cela permet de respecter la parole de ces femmes, de ne pas la manipuler. » Laurent Saint-Martin récuse ainsi l’application du principe de précaution : « À partir du moment où le gouvernement a été formé, les mêmes règles s’appliquent à Damien Abad qu’aux autres, c’est-à-dire laissons la justice travailler. » Ces accusations rappellent en effet celles portées à l’encontre de Gérald Darmanin, qui n’avait pas été évincé du gouvernement.

Dans la même thématique

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
8min

Politique

Le Sénat va-t-il voir son poids politique renforcé avec le gouvernement Barnier ?

Petite révolution au Palais de Marie de Médicis, la majorité sénatoriale LR, jusqu’ici dans l’opposition, se retrouve dans la majorité de Michel Barnier. « Le poids politique des sénateurs est évidemment renforcé », souligne le constitutionnaliste Benjamin Morel. Mais il ne faut pas oublier que « c’est toujours l’Assemblée qui a le dernier mot », rappelle le politologue Olivier Rouquan. De quoi tempérer l’idée d’un Sénat qui gagne en influence.

Le

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
6min

Politique

Journées parlementaires LR : la nomination de Michel Barnier va-t-elle bouleverser le travail de la droite sénatoriale ? 

Après 12 ans dans l’opposition, Les Républicains se retrouvent de manière inattendue au pouvoir au sein de ce qui devrait ressembler à une coalition. Aux journées parlementaires du parti à Annecy, les sénateurs ont prôné un travail législatif « constructif » avec leurs nouveaux alliés macronistes et philippistes.  « On était en mort clinique. Et on se réveille du coma », se réjouit un sénateur.

Le