Yannick Jadot était poursuivi en diffamation par TotalEnergies pour une série de déclarations tenues en 2022, après l’invasion russe en Ukraine. L’ancien candidat à l’élection présidentielle avait notamment accusé l’entreprise pétrolière d’être « complice de crimes de guerre » en raison de la poursuite de ses activités en Russie. La plainte avait d’ailleurs télescopé la commission d’enquête menée sur les obligations sur les obligations climatiques de TotalEnergies au début de l’année 2024, lancée par le groupe écologiste. Le sénateur de Paris en était le rapporteur, et il avait dû se déporter des auditions liées à la question de la Russie.
Le 23 mars 2022, il avait par exemple déclaré : « TotalEnergies fait quelques concessions, mais maintient l’essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu’elles contribuent à financer. Oui c’est être complice ! » Patrick Pouyanné, le PDG de l’entreprise, s’était indigné en déclarant que « quand M. Jadot accuse les 100 000 salariés de Total [de crimes de guerre], c’est gravissime, c’est une insulte, […] Ce n’est pas acceptable. » La multinationale avait alors dénoncé des « propos inacceptables », « extrêmement graves et infondés ».
Un nouvel appel lancé à Emmanuel Macron
La justice a finalement donné raison au parlementaire après trois années de procédure. Dans un délibéré rendu ce vendredi 6 juin, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a prononcé sa relaxe, sur l’ensemble des chefs d’accusation, a-t-on appris d’un communiqué transmis par l’entourage du sénateur de Paris.
L’ancien directeur des campagnes de Greenpeace France estime que la décision du tribunal « démontre que TotalEnergies ne pouvait — et ne peut toujours pas aujourd’hui — ignorer que ses activités en Russie contribuent au financement du régime poutinien et des crimes de guerre commis en Ukraine ».
Dans son communiqué, il salue une « excellente nouvelle pour le débat public et la liberté d’expression que TotalEnergies veut saper à travers des procédures bâillon ». Comme en mars 2022, Yannick Jadot demande à nouveau à Emmanuel Macron « d’exiger du groupe pétrolier son retrait d’une dictature coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».