Une "guerre commerciale" entre l'Europe et les Etats-Unis "ne fera que des perdants", a estimé vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, après la décision du président américain Donald Trump de taxer les importations d'acier et d'aluminium.
De telles mesures, si elles étaient confirmées, ne seraient "pas acceptables" et appelleraient "une réponse forte, coordonnée, et unie de l'UE", a ajouté M. Le Maire.
Il réunira "dans les prochains jours" les acteurs du secteur de l'acier français, affirmant que ces taxes "auraient un impact majeur sur l'économie européenne et sur des entreprises françaises comme Vallourec, ArcelorMittal ou Ugitech".
Donald Trump a annoncé son intention d'imposer dès la semaine prochaine des taxes douanières de 25% pour l'acier et de 10% pour l'aluminium sur les importations aux Etats-Unis afin de protéger l'industrie sidérurgique nationale. Affirmant dans l'un de ses tweets que "les guerres commerciales sont bonnes et faciles à gagner", il n'a toutefois pas spécifié quels pays seraient visés.
M. Le Maire a indiqué que "toutes les options sont sur la table", évoquant "un recours devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou des contre-mesures pour limiter les importations américaines en Europe".
"Il existe dans certains pays des pratiques de dumping et des subventions massives qui faussent le commerce mondial", a cependant ajouté le ministre, visant implicitement la Chine. "Les autorités américaines le savent parfaitement, c'est ce sujet-là qui doit être traité et pas un autre", a déclaré M. Le Maire.
Le projet de taxation américain a suscité des réactions indignées dans le monde.
L'Union européenne "va réagir fermement et proportionnellement pour défendre (ses) intérêts", a affirmé jeudi le président de la Commission européenne, ajoutant que "nous ne resterons pas les bras croisés pendant que notre industrie est frappée par des mesures injustes".
"Le protectionnisme et les droits de douane ne sont pas la solution", a souligné le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert.