Le sort de la réforme des retraites est désormais entre les mains de François Bayrou. Après une semaine de négociations, les socialistes continuent de réclamer le gel du décalage de l’âge légal de départ avant de s’engager sur un accord de non-censure du gouvernement, mais la droite refuse d’en entendre parler. Les discussions avec le PS et l’exécutif pourraient se poursuivre mardi.
ADF : « Flou », « décevant », « coupe à moitié vide »… les réactions au discours d’Edouard Philippe
Par Public Sénat
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Le discours d’Edouard Philippe devant le Congrès de l’Association des départements de France est loin d’avoir convaincu les présidents des exécutifs départementaux. A commencer par le président LR de l’ADF, Dominique Bussereau.
Bussereau : « Le congrès n’a pas fait bouger les lignes »
« Il nous a donné des pistes mais il ne nous a pas apporté de solutions » a réagi au micro de Public Sénat Dominique Bussereau. S’il exprime « un satisfecit sur la décentralisation », « sur le reste, on ne sait pas comment on va financer les mineurs non accompagnés », même s’il reconnaît que la décision prise sur la prise en charge est « bonne ».
« On sait qu’il y a un fonds d’urgence pour les allocations individuelles de solidarité, mais on ne sait pas de quel montant » pointe encore le président de la Charente-Maritime. Il souhaite qu’il soit « a minima du montant de l’an passé de 200 millions d’euros ». Au final, « le congrès n’a pas fait bouger les lignes » regrette le président de l’ADF.
Le président UDI du département de la Côte-d’Or, François Sauvadet, se dit lui « extrêmement déçu par le discours du premier ministre » qu’il qualifie de « verbiage. » Il reproche à Édouard Philippe de n’avoir « rien annoncé sur les sujets de fond ».
Le président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, n’a pas vraiment été convaincu non plus. « C’était un discours de Normand, c'est-à-dire p’têt’ ben qu’oui, p’têt’ ben qu’non » a relevé Stéphane Troussel, particulièrement déçu sur le RSA. « Un discours flou et insuffisant », selon le socialiste. « Sa majorité parlementaire trouve, en votant la suppression de l’impôt sur la fortune pour les plus riches, plusieurs milliards d’euros. Mais quand il vient devant les départements pour le financement de la solidarité nationale en faveur de nos concitoyens les plus fragiles… Et bien là, c’est toujours pour plus tard. Donc, c’est un discours particulièrement décevant pour les départements et très inquiétant quant à notre capacité d’agir » a-t-il jugé.
« Le premier ministre était attendu comme le loup blanc »
André Viola, président PS du département de l’Aude, est lui aussi très circonspect : « Le premier ministre était attendu comme le loup blanc. Mais quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. Et là, il y a un très gros loup » a-t-il lancé sur le plateau de Public Sénat, à Marseille. S’il reconnaît une avancée sur les mineurs isolés, « sur tout le reste, c’est circulez, il n’y a rien à voir ».
Nicolas Perruchot, président LR du département du Loir-et-Cher, se réjouit au moins de l’existence de « voies intéressantes de discussion ». Mais il estime que « la coupe est plus qu’à moitié vide. Il n’y aucune solution pérenne sur le financement des allocations de solidarité ».
« Peut mieux faire »
« Peut mieux faire » juge pour sa part Olivier Richefou, président UDI de la Mayenne. « Nous n’avons pas les réponses sur les jeunes migrants. Les prendre en charge simplement n’est pas suffisant ». Et sur les allocations de solidarité, « ce n’est pas convenable. Certes nous pouvons mettre ne place un groupe de travail, (…) mais le gouvernement doit avancer concrètement ».