Affaire Benalla: des politiques se plaignent d’apparaître dans une étude statistique
Plusieurs responsables politiques, dont Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, se sont plaints vendredi d'apparaître dans une étude...

Affaire Benalla: des politiques se plaignent d’apparaître dans une étude statistique

Plusieurs responsables politiques, dont Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, se sont plaints vendredi d'apparaître dans une étude...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Plusieurs responsables politiques, dont Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, se sont plaints vendredi d'apparaître dans une étude controversée autour de l'affaire Benalla, et qui fait déjà l'objet d'une instruction par la Commission nationale informatique et libertés (CNIL).

L'étude statistique, réalisée par un site belge, DisinfoLab, portait sur les réactions postées sur Twitter à la suite des révélations de l'affaire Benalla, afin de déterminer une éventuelle ingérence russe dans la masse des messages publiés sur le réseau social.

DisinfoLab avait ensuite publié sur son site la liste des quelque 55.000 comptes Twitter ayant servi de base à l'étude, en mentionnant pour chacun d'entre eux leur affiliation politique supposée, par exemple "pro-Mélenchon", "pro-Rassemblement national" (RN, ex FN) ou "russophiles".

"Eh stupide barbouze ! Je ne suis pas un (robot) russe. C'est juste moi, Mélenchon, qui tweete contre toi !", s'est offusqué vendredi sur Twitter le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, en signant son message "matricule 14452", en référence au numéro que son compte Twitter portait dans la liste publiée de DisinfoLab.

"Numéro de matricule 14802... Fichage, censure, manipulation de l'info, barbouzeries... Sympa le nouveau monde !", a également ironisé la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, alors que l'ex-numéro deux du parti, Florian Philippot, président des Patriotes, a dénoncé le site belge comme "un machin européiste" qui, selon lui, "fait du fichage politique de milliers d'opposants à Macron sur les réseaux sociaux".

Le député des Alpes-Maritimes LR Eric Ciotti, a pour sa part pointé dans un communiqué des méthodes "particulièrement inquiétantes" et a annoncé avoir saisi la CNIL.

Cette dernière avait déjà ouvert jeudi une instruction à la suite d'"un nombre important" de plaintes dont elle avait été saisie.

- Excuses de l'auteur -

Le Parti communiste français a également réclamé "des investigations poussées" et "exigé que toutes les mesures soient prises pour protéger les personnes +fichées+ et leurs droits fondamentaux garantis", alors que "nombre de (ses) sympathisants et militants, parmi lesquels des parlementaires, se trouvent listés", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a lui aussi pointé "une étude partiale et tronquée", qui "assimile la réaction légitime de milliers de citoyens face au scandale Benalla à leurs potentielles orientations politiques", et a réclamé des "sanctions".

DisinfoLab a par ailleurs récusé toute accusation de fichage, en expliquant que "ces données avaient été publiées à dessein de vérification méthodologique et afin de limiter la circulation d'un fichier erroné". "Notre méthodologie consiste à exporter des données publiques de conversation et de les analyser", avait ajouté le site belge.

Vendredi, l'un des auteurs de l'étude, Nicolas Vanderbiest, a "présenté ses excuses", dans un message publié sur son compte Twitter.

"A mes yeux, toute donnée sur Twitter est une donnée publique et il n’y avait aucune intervention personnelle car la méthodologie se contentait de faire apparaître des communautés uniquement par les interactions", fait-il valoir, tout en convenant que "cette méthodologie (puisse) être débattue".

L'étude, menée du 19 juillet au 3 août, soulignait que "plus de 4,5 millions de tweets en français ont été échangés" sur l'affaire Benalla, un volume qualifié d'"exceptionnel".

DisinfoLab avait dans un premier temps émis l'hypothèse de l'ingérence de comptes "russophiles", dont certains auraient pu être des robots, avant de revenir sur ce point, estimant que rien ne permettait de l'affirmer.

Partager cet article

Dans la même thématique

XINHUA PHOTOS OF THE DAY
5min

Politique

[Info Public Sénat] Nicolas Sarkozy pour l’union des droites ? « Un emballement totalement disproportionné », pointe son entourage, « il n’a jamais pactisé avec le RN »

Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.

Le

Affaire Benalla: des politiques se plaignent d’apparaître dans une étude statistique
4min

Politique

Budget 2026 : le Sénat vote les crédits en hausse pour lutter contre l’immigration illégale

Lundi matin, le Sénat a adopté la mission « Immigration, asile et intégration » du projet de loi de finances pour 2026, avec des crédits en hausse de 80 millions par rapport à l’année dernière pour atteindre 2,16 milliards d’euros. Une enveloppe destinée à mettre en œuvre l’application du Pacte Asile et immigration, et le doublement de la capacité des centres de rétention administrative (CRA) à 3 000 places en 2029. La gauche a dénoncé le manque de moyens pour l’intégration.

Le