« Mettre un terme à l’intervention des barbouzes d’un nouveau monde dans les mouvements sociaux ». Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, la présidente du groupe communiste, Éliane Assassi n’a pas mâché ses mots pour qualifier ce qu’on appelle désormais l’affaire Alexandre Benalla (voir notre article. La sénatrice a demandé l’audition des ministres de l’Intérieur et de la Justice par la commission des lois. « Cette affaire d’État est grave, elle symbolise la violence sociale mise en place par votre gouvernement sur directive du président de la République (…) C’est faits ne sont pas des faits anecdotiques. Ce n’est pas un faux pas. C’est l’expression d’une politique autoritaire dont les excès doivent aujourd’hui être dénoncés » a-t-elle martelé.
affaire Benalla: "des barbouzes d’un nouveau monde" pour Éliane Assassi
Le Premier ministre a qualifié de « choquantes » les images où l’on perçoit Alexandre Benalla frappé un manifestant le 1ermai dernier. Édouard Philippe a également confirmé que le chargé de mission et adjoint au chef de cabinet du président de la République, qu’il nomme « l’individu », n’était présent ce jour-là qu’à titre « d’observateur » des opérations de maintien de l’ordre. « Il est clair qu’il a outrepassé ses fonctions d’observateur » a-t-il ajouté, provoquant les rires des parlementaires.
Pour le reste, Édouard Philippe s’en remet « à l’enquête » en cours pour déterminer « les raisons de ce dépassement de statut d’observateur ». « L’affaire est aux mains de la Justice et c’est très bien ainsi ». Enfin, le Premier ministre a tenu à rappeler « qu’une sanction administrative » a été prise à l’encontre d’Alexandre Benalla.
« Je trouve que votre réponse n’est pas convaincante. Elle confirme le deux poids, deux mesures. Des syndicalistes n’échappent à la justice quand ils défendent leurs droits et leurs outils de travail. Ainsi donc, nous ne sommes pas tous égaux devant la loi ? » a répondu Éliane Assassi.