Affaire Benalla : « La réforme constitutionnelle a du plomb dans l’aile » prévient Vincent Capo-Canellas
Vincent Capo-Canellas, sénateur de la Seine-Saint-Denis et membre du bureau du Sénat, revient sur les coulisses de la décision du Sénat hier.

Affaire Benalla : « La réforme constitutionnelle a du plomb dans l’aile » prévient Vincent Capo-Canellas

Vincent Capo-Canellas, sénateur de la Seine-Saint-Denis et membre du bureau du Sénat, revient sur les coulisses de la décision du Sénat hier.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Pour Vincent Capo-Canellas, la décision du bureau est « plus modérée que ce qu’on a dit », puisqu’elle distingue les cas de Benalla, Crase et Strzoda des autres collaborateurs. Mais, selon lui, « la surréaction était attendue, dès lors que l’on met en cause des proches du Président ».

Le sénateur constate « une crise dans les relations entre le Sénat et l’Assemblée » et « entre le Sénat et l’exécutif ». Il va plus loin, considérant que « la réforme constitutionnelle a du plomb dans l’aile » et que « le dialogue ne pourra être renoué qu’une fois les passions retombées ».

Il regrette que « la commission des lois [ait] choisi de politiser l’affaire, en demandant au bureau de trancher ». Selon lui, « ça a donné un retentissement beaucoup plus fort à la décision ». Il aurait préféré que « dans la foulée du rapport, Philippe Bas rende sa décision ».

Vincent Capo-Canellas doute de la neutralité du bureau qui « représente chacun des groupes ». Selon lui, « c’est une instance politique qui a dû trancher un sujet technique ». Il précise : « Le bureau se fonde sur des éléments juridiques, mais il avait plusieurs options, donc in fine c’est une décision politique ».

De plus, tout comme Hervé Marseille, il déplore « une coalition hétéroclite de circonstance » entre la droite et la gauche. Pour lui, cette coalition ne permet pas au Sénat « d’exercer sa mission » ni « d’apporter un regard distancié », qui devrait lui éviter de « singer l’Assemblée ».

Vincent Capo-Canellas parle de « désaccord au sein de la majorité » sur le rôle du Sénat. À titre personnel, il souhaite un Sénat « force de construction » et appelle le groupe Les Républicains à « construire du consensus, sinon il y aura un problème ».   

Sur l’ambiance au sein du bureau, le sénateur évoque « un débat passionné mais toujours posé ». Pour lui, « il n’y a pas eu de tractations de dernière minute » puisque « la recherche du consensus avait été faite avant » et la vision de Gérard Larcher retenue.

Il poursuit : « La discussion avait eu lieu avant, c’est là que les tractations ont eu lieu. Du coup, au bureau, les discussions ont été calmes. » À titre personnel, il a « émis des doutes très forts sur la mise en cause de Strzoda », qui lui semble « superfétatoire ».

Il conclut, considérant que « la vraie affaire est celle de M. Benalla et de M. Crase, moins celle des collaborateurs du Président, qui auraient pu refuser de venir, souvenons-nous-en ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Accord du Mercosur : aubaine ou menace ?

Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).

Le

Affaire Benalla : « La réforme constitutionnelle a du plomb dans l’aile » prévient Vincent Capo-Canellas
4min

Politique

« Il faut qu’autour des écoles, on n’ait pas de MacDo et de kebabs », déclare la sénatrice des Bouches-du-Rhône Brigitte Devésa

Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.

Le

Affaire Benalla : « La réforme constitutionnelle a du plomb dans l’aile » prévient Vincent Capo-Canellas
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Affaire Benalla : « La réforme constitutionnelle a du plomb dans l’aile » prévient Vincent Capo-Canellas
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le