Un collaborateur d'Emmanuel Macron et un employé de LREM, filmés en train de frapper des manifestants le 1er mai, ainsi que trois policiers ont...
Affaire Benalla: le point sur l’enquête judiciaire
Un collaborateur d'Emmanuel Macron et un employé de LREM, filmés en train de frapper des manifestants le 1er mai, ainsi que trois policiers ont...
Par Mehdi CHERIFIA
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Un collaborateur d'Emmanuel Macron et un employé de LREM, filmés en train de frapper des manifestants le 1er mai, ainsi que trois policiers ont été mis en examen dimanche soir: le point des dernières avancées de l'enquête judiciaire sur l'affaire Benalla.
. L'enquête désormais confiée à un juge d'instruction
Alexandre Benalla, chargé de mission à l'Elysée et qui portait ce jour-là un brassard et un casque de police, et Vincent Crase, employé du parti présidentiel, ont été filmés en train de frapper et malmener des manifestants le jour de la Fête du travail à Paris. Ils avaient été autorisés à accompagner les forces de l'ordre en tant qu'"observateurs".
Les trois haut gradés de la police impliqués sont soupçonnés d'avoir fourni à M. Benalla des images de vidéo-surveillance mercredi soir, après la révélation par le quotidien Le Monde de l'identité du conseiller de l'Elysée apparaissant sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Une information judiciaire a été ouverte dimanche par le parquet de Paris et l'enquête confiée à un juge d'instruction.
Me Audrey Gadot, avocate d'Alexandre Benalla, arrive au nouveau palais de justice de Paris, le 22 juillet 2018
AFP
L'Elysée a reconnu avoir été rapidement au courant des agissements du conseiller Alexandre Benalla: il a été sanctionné par 15 jours de mise à pied du 4 au 19 mai et "démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président", selon le porte-parole de la présidence, Bruno Roger-Petit. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb était également au courant dès le 2 mai.
. Des proches du pouvoir concernés
Alexandre Benalla, dont l'Elysée a annoncé vendredi le licenciement, et Vincent Crase, réserviste de la gendarmerie comme lui, ont été mis en examen dimanche soir pour "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité" et "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique". Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
M. Benalla a également été mis en examen pour "port public et sans droit d'insignes réglementés", "recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "recel de violation du secret professionnel".
M. Crase est, quant à lui, aussi mis en examen pour "port prohibé d'une arme de catégorie B".
Tous deux ont interdiction d'exercer une fonction publique ou une mission de service public, de détenir une arme et d'entrer en contact avec d'autres protagonistes de l'affaire.
Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron à l'Elysée, Patrick Strzoda, qui part à la retraite en octobre, a été entendu comme témoin jeudi. C'est lui qui avait mis à pied M. Benalla.
Quant aux deux victimes - un homme et une femme filmés en train d'être frappés sur les vidéos au coeur du scandale -, elles ont été identifiées et souhaitent être entendues par les enquêteurs.
. Trois policiers soupçonnés d'avoir fourni des images de vidéo-surveillance
Les trois policiers soupçonnés d'avoir transmis des images de vidéo-surveillance à M. Benalla, déjà suspendus à titre conservatoire, appartiennent à la puissante Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris.
Ils ont été mis en examen pour "détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "violation du secret professionnel".
L'un d'entre eux, chef d'état-major adjoint de la DOPC qui avait été un temps pressenti pour la direction de la sécurité du Paris Saint-Germain, est aussi mis en examen pour "complicité de port illégal d'insigne".
Les deux autres policiers mis en examen sont un commissaire présent au moment des faits, et chargé de faire la liaison entre la préfecture de police et les forces mobiles, ainsi qu'un commandant en charge des relations entre la préfecture de police et l'Elysée.
Tous les trois ont l'interdiction d'entrer en contact avec d'autres protagonistes du dossier et d'exercer la fonction à l'occasion de laquelle ils ont commis les infractions reprochées.
Un quatrième policier, le "référent" chargé d'accompagner Alexandre Benalla le 1er mai, a de son côté été entendu en tant que témoin.
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