Édouard Philippe a pris connaissance des conclusions du rapport, dont un exemplaire lui a été adressé hier. Il considère que « le Sénat est dans son rôle lorsqu’il formule des recommandations ». De la même manière, « le gouvernement est responsable devant le Parlement », selon « la logique de nos institutions ».
Toutefois, Édouard Philippe est « surpris » par « les recommandations qui concernent la Présidence de la République ». En effet, selon lui, « la séparation des pouvoirs fait qu’il n’appartient pas au Sénat de se prononcer sur l’organisation interne de la Présidence ». Il en conclut que « le Sénat a choisi une appréciation très politique », ce qui « ne le surprend pas ».
Édouard Philippe mentionne « des recommandations concernant les fonctionnaires, notamment le secrétaire général de l’Élysée ». Il a trouvé ces recommandations « incompréhensibles et souvent injustes », car il considère qu’ « Alexis Kohler est un grand serviteur de l’État ». Ainsi, le Premier ministre « ne saisit pas très bien la portée de ces remarques ».
Édouard Philippe insiste sur le fait que « cette affaire part d’une dérive personnelle ». Il constate que « la justice fait son travail », mais précise que « la séparation des pouvoirs implique que le Parlement ne se saisisse pas du déroulement d’une procédure judiciaire », au nom de l’indépendance de la Justice.
Édouard Philippe s’exprime au nom de l’exécutif car « les institutions prévoient que le gouvernement est responsable ». Il n’a « aucun problème là-dessus » et « respecte la séparation des pouvoirs et le principe de responsabilité ». Toutefois, il refuse que « la Présidence voie son organisation interne commentée, recommandée ou qualifiée ».
Édouard Philippe s’interroge : « Que se passerait-il si l’inverse se produisait ? » et considère que « le Sénat serait scandalisé si la Présidence formulait tel ou tel avis sur son organisation ». Ainsi, il insiste sur le fait que « dans ces temps compliqués, chacun doit respecter ses prérogatives et les règles ».
Pour Édouard Philippe, « personne ne peut être surpris que le Sénat fasse de la politique », « c’est assez naturel » et « ça ne surprend personne ». Ainsi, il exprime « une déception », face à « des sénateurs qui ont le sens de l’État et pourtant méconnaissent le principe de séparation des pouvoirs ».
Il vise personnellement Philippe Bas, Président de la commission des lois, qui a « refusé une commission d’enquête » sur la pédophilie dans l’Église, au motif que « des procédures judiciaires étaient en cours ». Le Premier ministre finit sur ces mots sibyllins : « La cohérence est aussi une vertu des hommes d’État. »