Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Affaire Benalla: les députés LR vont déposer une motion de censure
Par Public Sénat
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Le patron des députés Les Républicains (LR) Christian Jacob a annoncé mardi que son groupe allait déposer une motion de censure contre le gouvernement à la suite de l'affaire Benalla, disant souhaiter que le gouvernement "s'explique".
"Nous déposons une motion de censure, nous souhaitons que le gouvernement s'explique" sur "cette affaire Macron-Benalla", or "le Premier ministre a répondu à notre demande qu'il s'exprime (au titre de l'article 50-1 de la Constitution) par une fin de non-recevoir", a affirmé M. Jacob lors d'une conférence de presse.
Rappelant que "le gouvernement, au titre de l'article 20 de notre Constitution, conduit et détermine la politique de la Nation, dispose de l'administration, est responsable devant le Parlement", le patron du groupe Les Républicains a considéré que "le gouvernement a failli au moins sur les deux derniers points".
"Le gouvernement a failli en ne donnant pas droit aux demandes réitérées de s'exprimer sur cette affaire, il a refusé pendant cinq jours de venir s'expliquer, et le Premier ministre a refusé formellement par écrit aujourd'hui d'intervenir", a plaidé M. Jacob.
Et, alors qu'"il ne peut pas y avoir de fonctionnaires qui n'agissent pas sous l'autorité du gouvernement", "on a assisté à une dérive monarchique du président de la République, le gouvernement a laissé faire alors qu'il aurait dû stopper cette dérive: on ne peut pas confier l'organisation de la sécurité du président de la République à un individu qui n'a ni compétences ni qualités ni expérience pour le faire", a-t-il poursuivi.
Pour pouvoir être déposée, une motion de censure doit réunir 58 signatures, le groupe LR comptant à lui seul 103 membres.
M. Jacob a reconnu dès à présent que la motion n'allait "pas faire tomber le gouvernement", au vu de la très large majorité LREM-MoDem. "Nous savons très bien qu'il ne tombera pas, nous sommes minoritaires à l'Assemblée mais nous voulons qu'il s'explique", a-t-il développé.
La motion LR, "signée uniquement par des membres du groupe", pourrait être votée par "qui veut", "quelles que soient les appartenances politiques", a ajouté cet élu de Seine-et-Marne, ironisant sur le fait que "peut-être certains élus de la majorité ou MoDem peuvent avoir un doute et voter".
Interrogée par BFMTV, la députée La France insoumise Danièle Obono a indiqué que son groupe cherchait toujours à déposer sa propre motion avec les communistes et les socialistes. Mais en fonction des "termes" de la motion LR, "nous nous donnons la possibilité de la voter", a-t-elle dit.
Le dépôt de la motion devrait intervenir dans les prochains jours, a précisé une source proche du groupe.
Interpellé par des journalistes sur le sujet dans les couloirs, le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement et délégué général de LREM, Christophe Castaner, a lancé: "C'est très bien, c'est la Constitution".
"Déposer une motion de censure est un non-sens", a tweeté le coprésident des députés UDI-Agir-Indépendants, Franck Riester. "On ne rend pas service à l'exigence de vérité avec cette instrumentatilisation politique", a déploré le président du Modem Marc Fesneau.
Une seule motion de censure a été adoptée sous la Ve République en 1962, contre l'élection du président de la République au suffrage universel.