Affaire Benalla : « Les institutions, ce n’est pas du bricolage ni du marchandage » affirme Bruno Retailleau
Invité de l’émission « Audition publique » sur Public Sénat et LCP, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau est revenu sur les relations tendues entre le Sénat et le pouvoir exécutif après la saisine de la justice dans le cadre de l’affaire Benalla.

Affaire Benalla : « Les institutions, ce n’est pas du bricolage ni du marchandage » affirme Bruno Retailleau

Invité de l’émission « Audition publique » sur Public Sénat et LCP, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau est revenu sur les relations tendues entre le Sénat et le pouvoir exécutif après la saisine de la justice dans le cadre de l’affaire Benalla.
Public Sénat

Par Yann Quercia

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Accusés d’avoir « instrumentalisé » les institutions, les sénateurs s’attendent à des représailles de la part de l’exécutif après la décision du Bureau de la Haute assemblée de transmettre à la justice les déclarations sous serment de trois proches d’Emmanuel Macron devant la commission d’enquête sur l’affaire Benalla. Bruno Retailleau craint-il des représailles du chef de l’Etat ? « Evidemment que non. Je ne le redoute pas. Il ne le fera pas, il est le chef de l’Etat, il est le garant des institutions. »

Il poursuit et justifie le travail de la commission d’enquête : « Le Sénat est allé vérifier les services de sécurité du Président de la République car ils sont sous la responsabilité du ministère de l’Intérieur, c’est notre plein droit constitutionnel (…) Nous avons une Constitution, des institutions et aujourd’hui il y a une hyper présidentialisation et il faut des contre-pouvoirs. »  Des collaborateurs d'Emmanuel Macron ont-ils menti lors de leurs auditions au Sénat ? « C'est notre intime conviction mais ce n'est pas à nous de condamner », répond Bruno Retailleau « Ce n’est pas à nous de condamner car nous ne sommes pas un organe de jugement » poursuit-il.

En décidant, comme il en a le pouvoir, de transmettre au parquet les déclarations faites sous serment de Patrick Strzoda, directeur de cabinet du président de la République, du secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler et du patron du GSPR, Lionel Lavergne, le Bureau du Sénat s’est attiré les foudres de l’exécutif. Richard Ferrand n’a pas accompagné Gérard Larcher dans un déplacement prévu vendredi à Lille. Edouard Philippe ne s’était pas présenté aux questions d’actualité au gouvernement (QAG), jeudi, du sénat : « C’est de la bouderie » affirme Bruno Retailleau qui précise que le Sénat prépare un accueil « habituel » au Premier ministre demain pour les QAG.

Bruno Retailleau met en garde contre un dérèglement des institutions : « Les institutions, ce n’est pas du bricolage ni du marchandage. On a un dérèglement qui est une hyper-présidentialisation de la Ve République. L’Assemblée nationale ne peut plus jouer ce rôle de séparation des pouvoirs. La démocratie c’est le suffrage universel et la séparation des pouvoirs. »

Il conclut : « L’Assemblée nationale est totalement alignée. Les députés En Marche ont été élus par procuration. Il revient au Sénat, qui n’est pas élu sur le même rythme, de faire respecter certains principes. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Affaire Benalla : « Les institutions, ce n’est pas du bricolage ni du marchandage » affirme Bruno Retailleau
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Affaire Benalla : « Les institutions, ce n’est pas du bricolage ni du marchandage » affirme Bruno Retailleau
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Affaire Benalla : « Les institutions, ce n’est pas du bricolage ni du marchandage » affirme Bruno Retailleau
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le