Affaire Benalla: Strzoda « assume » sa décision de ne pas avoir saisi la justice
Le directeur de cabinet du président Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a "assumé" mardi devant la commission d'enquête parlementaire sa décision...

Affaire Benalla: Strzoda « assume » sa décision de ne pas avoir saisi la justice

Le directeur de cabinet du président Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a "assumé" mardi devant la commission d'enquête parlementaire sa décision...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le directeur de cabinet du président Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a "assumé" mardi devant la commission d'enquête parlementaire sa décision de ne pas avoir saisi la justice à propos des actes de violence commis par Alexandre Benalla lors de la manifestation du 1er-mai, affirmant qu'il n'avait "pas assez d'éléments" pour le faire.

Cette décision, "je l'ai prise seul, en mon âme et conscience. Je n'en ai jamais parlé avec le chef de l'Etat, qui était à 10.000 km (en déplacement en Australie), qui est rentré le 6 mai. J'ai été recruté sur cette fonction pour m'occuper de la gestion interne de la présidence. C'est vraiment ma responsabilité, et je l'assume", a expliqué M. Strzoda en réponse à une question du député PS David Habib.

"Je n'en ai pas parlé avec le chef de l'Etat, et on ne m'a pas fait d'observation sur la décision que j'ai prise", a insisté le haut fonctionnaire, précisant avoir fait part le 2 mai de sa décision au secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, lequel en a informé Emmanuel Macron. "Dès que le président en a été informé j'ai mis en oeuvre cette mesure. Je n'ai pas eu d'instruction contraire".

"Si j'avais commis une mauvaise appréciation ou une erreur on me l'aurait dit", a-t-il cependant lâché au terme d'une audition d'environ deux heures.

Le haut fonctionnaire a expliqué avoir estimé "à son niveau" ne pas avoir "assez d'éléments pour justifier un recours à l'article 40" du code pénal, selon lequel "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République".

Aucune plainte n'avait été déposée par les victimes présumées de M. Benalla, et les "autorités d'emploi" de M. Benalla n'ont "jamais évoqué ou suggéré" un tel recours, a-t-il expliqué.

De plus, "cette scène a été signalée sur la plateforme de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), elle a été analysée par des spécialistes et aucune information de cette analyse ne m'a été adressée allant dans le sens d'un article 40", a-t-il poursuivi.

M. Strzoda, jugeant "inacceptable" le comportement de M. Benalla, a décidé de le sanctionner en le suspendant 15 jours, et en le "décharge(ant) de la participation à l'organisation des déplacements officiels du président de la République".

Les protagonistes de l'affaire Benalla
Galaxie des personnes présumées impliquées dans l'affaire Benalla, du nom de l'ex-collaborateur de l'Elysée qui a frappé un manifestant lors du 1er mai
AFP

Alors que le fait de savoir si M. Benalla était dûment autorisé à se trouver sur les lieux de la manifestation a fait l'objet d'une controverse, le préfet a indiqué lui avoir donné son "feu vert", M. Benalla lui ayant indiqué avoir été invité à se rendre à la manifestation par le chef d'état-major de la Direction de l'ordre public et de la circulation, Laurent Simonin.

"Je ne me suis pas opposé à ce qu'il participe en qualité d'observateur à cette journée du 1er-mai, et je lui ai bien rappelé qu'il était hors de question de participer activement à des opérations sur le terrain", a-t-il dit, en précisant par la suite que c'était "la première fois" que M. Benalla lui demandait son accord pour aller sur une manifestation.

M. Strzoda a précisé que le rôle de M. Benalla avant d'être sanctionné était de coordonner "des services qui concourent aux déplacements officiels du président de la République", et qu'il n'avait jamais été question qu'il prenne la "direction d'un service amené à regrouper les services de sécurité de l'Elysée", comme l'ont avancé certains médias.

Partager cet article

Dans la même thématique

Affaire Benalla: Strzoda « assume » sa décision de ne pas avoir saisi la justice
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le