Affaire Benalla : « Un cours de droit constitutionnel à ciel ouvert pour les Français » selon Marie-Pierre de la Gontrie
La commission d’enquête sénatoriale auditionnera mardi le ministre de l’Intérieur. Les sénateurs entendent mettre la lumière sur l’affaire Benalla, et illustrer leur rôle de contre-pouvoir.

Affaire Benalla : « Un cours de droit constitutionnel à ciel ouvert pour les Français » selon Marie-Pierre de la Gontrie

La commission d’enquête sénatoriale auditionnera mardi le ministre de l’Intérieur. Les sénateurs entendent mettre la lumière sur l’affaire Benalla, et illustrer leur rôle de contre-pouvoir.
Public Sénat

Par Maud Larivière

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Parlement s’est saisi de l’affaire Benalla. Après les révélations du Monde, qui a identifié ce collaborateur d’Emmanuel Macron en train de frapper un manifestant avec du matériel de police le 1er mai à Paris, la commission des Lois de l’Assemblée nationale a souhaité se constituer en commission d’enquête et a auditionné Gérard Collomb, lundi matin. Ce sera au tour du Sénat, mardi.

La commission des lois du Sénat se réunissait lundi pour définir le cadre et la composition de la commission d’enquête dans la foulée de l’affaire Benalla. À cette occasion, plusieurs sénateurs on réagit au micro de Public Sénat.

Le Sénat a pris le sujet « à bras-le-corps »

Pour Marie-Pierre de la Gontrie, sénatrice PS de Paris, cette affaire révèle aux yeux des Français l’importance du Parlement : « Il se trouve que depuis quelques jours nous avons vu que les contre-pouvoirs étaient indispensables parce que la nature même des faits qui se sont produits, sur lesquels les Français ont besoin de savoir ce qu’il s’est passé, n’a pas été spontanément géré par l’exécutif ».

Selon elle, le Parlement a décidé « de prendre le sujet à bras-le-corps ». « Le Sénat, dont certains ne voient pas toujours très exactement quelle est sa fonction, l’a fait d’une façon beaucoup plus sereine que l’Assemblée, il n’a pas fallu des heures de débat » déclare-t-elle avant d’ajouter : « C’est intéressant parce que c’est un peu un cours de droit constitutionnel à ciel ouvert pour les Français ».

Quant à Pierre-Yves Collombat, sénateur du Var, rattaché au groupe communiste, il attend de la commission d’enquête qu’elle réponde à plusieurs interrogations : « Comment a pu se constituer auprès du premier personnage de l’État, dans la Vème République, une cellule avec à sa tête un apprenti barbouze, sans qu’on connaisse les modalités de recrutement, de procédures dont il jouissait » s’interroge-t-il.

Affaire Benalla : « Un cours de droit constitutionnel à ciel ouvert pour les Français » selon De la Gontrie ; Collombat
00:32

Un calendrier rempli

« Dès demain nous auditionnerons à la fois des syndicats de policiers, et le ministre de l’Intérieur, juste après les questions d’actualité » informe Marie-Pierre de la Gontrie, qui annonce que la commission d’enquête sénatoriale recevra une « succession de personnalité de premier plan » comme le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, ou encore le Préfet de police de Paris. Elle rappelle qu’il est également envisagé d’auditionner « rapidement » Alexis Kohler, le secrétaire général de l‘Élysée.

Affaire Benalla : « Un cours de droit constitutionnel à ciel ouvert pour les Français » selon De la Gontrie: calendrier
00:54

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Affaire Benalla : « Un cours de droit constitutionnel à ciel ouvert pour les Français » selon Marie-Pierre de la Gontrie
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le