Affaire Benalla: une perquisition du domicile de l’ex-collaborateur de l’Elysée qui sème le trouble
Une porte compliquée à ouvrir un vendredi soir, un retour sur les lieux le lendemain matin et des armes qui disparaissent: la...

Affaire Benalla: une perquisition du domicile de l’ex-collaborateur de l’Elysée qui sème le trouble

Une porte compliquée à ouvrir un vendredi soir, un retour sur les lieux le lendemain matin et des armes qui disparaissent: la...
Public Sénat

Par Mehdi CHERIFIA

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Une porte compliquée à ouvrir un vendredi soir, un retour sur les lieux le lendemain matin et des armes qui disparaissent: la perquisition du domicile d'Alexandre Benalla pendant sa garde à vue a donné lieu à des interrogations, conduisant un syndicat policier à demander des investigations complémentaires.

Vendredi 20 juillet, 20H10: les enquêteurs se rendent à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) pour perquisitionner le logement de l'ex-collaborateur de l'Elysée, placé en garde à vue le matin même dans l'enquête sur les violences commises le 1er mai à Paris, selon un procès-verbal dont l'AFP a eu connaissance.

Sur place, n'ayant obtenu les clés d'Alexandre Benalla, ils réalisent qu'il leur est impossible d'ouvrir la porte, en l'absence de matériel adéquat et de serrurier à proximité. M. Benalla est présent mais il fait preuve d'un "manque de coopération", en refusant de communiquer les coordonnées de sa compagne.

Les policiers décident donc d'apposer un scellé sur la porte pour reconduire l'opération ultérieurement.

Samedi 21 juillet, 06H35: retour sur les lieux pour les enquêteurs, qui réussissent cette fois à accéder au domicile grâce à une unité spécialisée dans l'ouverture de porte, toujours en présence d'Alexandre Benalla.

Dans l'appartement de 70m2, "sommairement meublé", ils y découvrent, entre autres, une autorisation de port d'armes délivrée par la préfecture de police datée du 13 octobre 2017 et deux dispositifs semblables à des gyrophares.

"L'un est une machine équipée de Leds blanches tandis que l'autre est équipée de Leds de couleur bleue, se rapprochant plus des gyrophares agréés police. Sa structure ne s'apparente pourtant pas aux gyrophares actuellement utilisés dans les services de police", selon un autre PV dont a eu connaissance l'AFP.

- Armoire forte -

Aucune trace, cependant, d'une armoire forte censée contenir des armes et évoquée par Alexandre Benalla au cours de sa garde à vue, selon une source proche du dossier, confirmant une information du Canard enchaîné.

Celui-ci, filmé le 1er mai en train de molester des manifestants place de la Contrescarpe à Paris, a été mis en examen pour "violences en réunion" dans cette instruction confiée à trois juges.

Au cours de sa garde à vue, l'ancien collaborateur de l'Elysée a affirmé que ses armes "sont déclarées" et que l'armoire en question "a dû être emmenée en lieu sûr par une personne". Benalla a invoqué un "souci de sécurité", étant donné que son domicile "a été identifié par les journalistes". "Mais ce n'est pas moi qui me suis occupé de cela", a-t-il ajouté, selon la source proche du dossier.

Face au magistrat, au cours de son interrogation de première comparution, il a précisé ensuite avoir demandé à "un ami" d'aller chercher sa femme et "de récupérer tout ce qui pouvait être volé (...) et notamment les armes", a ajouté cette source.

Si des armes ont été finalement rapportées à la justice, selon une autre source proche du dossier, cet épisode fait s'interroger le syndicat de policiers Vigi, partie civile dans le dossier.

Dans un courrier daté du 30 juillet, l'avocat du syndicat policier, Me Yassine Bouzrou, demande ainsi aux juges d'instruction d'enquêter également sur les conditions de cette perquisition.

Il fait notamment valoir que le scellé apposé le vendredi soir, et qui était intact le samedi matin au retour des policiers, "aurait pu être remplacé dans la nuit", selon son courrier dont l'AFP a eu connaissance.

"Il est permis de penser que le coffre contenant les armes a été déplacé durant la nuit ayant précédé la perquisition reportée par les enquêteurs. (...) Il est permis de s'interroger sur le fait de savoir si certaines de ces armes ont été supprimées", ajoute-t-il, rappelant que le déplacement de ce coffre est susceptible de constituer un délit.

Partager cet article

Dans la même thématique

2min

Politique

Violences sexuelles : Aurore Bergé souhaite imposer un casier judiciaire vierge pour les professionnels au contact d’enfants

Porté par la ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes et aux enfants a été remis hier à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu. Parmi les 53 mesures, Aurore Bergé prône un casier judiciaire vierge pour tout professionnel travaillant avec des mineurs, et met l’accent sur un meilleur encadrement du dépôt de plaintes.

Le

Affaire Benalla: une perquisition du domicile de l’ex-collaborateur de l’Elysée qui sème le trouble
3min

Politique

Budget : « Une loi spéciale ne peut pas faire office d’un budget », prévient Amélie de Montchalin

L’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale se poursuit au Sénat avant un vote prévu demain dans l’après-midi. Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre de l’Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin a rappelé qu’il n’y a pas « d’alternatives au compromis parlementaire » et s’est montrée réticente quant à l’usage d’une loi spéciale pour faire adopter le budget.

Le

8min

Politique

Budget 2026 : une loi spéciale pour sortir de l’impasse ? « Une solution qui permet uniquement de retarder le problème »

La navette parlementaire continue, et le calendrier budgétaire, lui, se resserre. Le rejet du budget par les députés ce week-end laisse peu d’espoir à un accord sur les lois de finances et de financement de la sécurité sociale de voir le jour dans les temps. De quoi contraindre le gouvernement à plancher sur un projet de loi spéciale, faute de recours au 49-3 et aux ordonnances, une solution pour le moins temporaire.

Le