Francois Fillon tribute to Joel Le Theule, December 11, 2022
Credit:PATRICK SICCOLI/SIPA/2212111656

Affaire des emplois fictifs : François Fillon condamné en appel à quatre ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité

La cour d’appel de Paris a revu sa condamnation à la baisse. Après l’avoir condamné en mai 2022 à quatre ans de prison dont un an ferme dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, la Cour de cassation avait estimé que la peine de prison ferme à l’encontre de François Fillon n’était pas suffisamment motivée. Ce mardi, la peine de prison ferme a été soustraite.
Rédaction Public Sénat

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Huit ans après les révélations d’emplois fictifs de son épouse Penelope Fillon, l’ancien Premier ministre François Fillon a été condamné ce mardi à une peine de quatre ans de prison avec sursis, 375 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Le 29 avril dernier, l’avocat général avait requis une peine similaire avec dix années d’inéligibilité.

Cette nouvelle condamnation découle de son jugement en cour d’appel de mai 2022 qui lui avait valu d’être condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme. La Cour de cassation avait ensuite partiellement annulé cette décision, estimant que la peine de prison était insuffisamment motivée.

L’avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy, a indiqué vouloir étudier l’arrêt avant de décider d’un éventuel nouveau pourvoi en cassation.

En première instance, en 2020, François Fillon avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement dont deux ans ferme et une peine d’amende et d’inéligibilité identique à celle d’aujourd’hui.

« Une blessure morale »

En janvier 2017, le Canard enchaîné révélait un soupçon d’emploi fictif de Pénélope Fillon comme assistante parlementaire. Alors en pleine campagne présidentielle, les révélations sont fatales pour François Fillon qui échoue à atteindre le second tour.

Le 29 avril dernier, l’ancien Premier ministre a parlé d’une « blessure morale » concernant sa peine d’inéligibilité. « Personne ne m’enlèvera de la tête que j’ai été traité d’une manière un peu particulière, ce qui a peut-être quelque chose à voir avec le fait que j’ai été candidat à l’élection présidentielle », a-t-il déclaré à la barre.

La cour d’appel a confirmé le montant de 126 167 euros à rembourser estimant que « n’avait pas été rapportée la preuve d’un travail salarié ». Le reste des dommages et intérêts sont définitifs. 800 000 euros sont répartis solidairement entre Penelope Fillon, François Fillon et son ancien suppléant. Un échéancier de remboursement est prévu avec l’Assemblée nationale et François Fillon a déjà commencé à « rendre l’argent » comme le réclamait le slogan devenu célèbre lors de la campagne présidentielle de 2017.

Marius Texier (Avec AFP)

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