Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a dénoncé mardi une forme d'"amalgame" et d'"hallali" visant le ministre Richard Ferrand, affirmant que "l'homme politique", épinglé pour une affaire immobilière datant de 2011 impliquant sa compagne, n'était "pas en cause".
"Pour moi, ce n'est pas une affaire. Mais il y a un débat qui est posé sur la question de l'éthique", a dit M. Castaner sur LCI. "Mais rappelons quand même que ce sont des faits à un moment où Richard Ferrand n'était pas en politique, il n'était ni ministre, ni député".
M. Ferrand est toutefois conseiller régional de Bretagne depuis mars 2010.
"Sa femme a investi dans un immeuble (...) effectivement, l'amortissement lui permet de faire une bonne affaire, je ne conteste pas ça. Mais est-ce qu'il faut mettre en cause un homme politique qui est rentré après en politique? (...) Je pense qu'on est un peu dans l'amalgame et un peu dans l'hallali", a-t-il poursuivi.
Est-ce que cette affaire ne tombe pas mal alors qu'un projet de loi de moralisation de la vie publique doit être présenté en Conseil des ministres le 7 juin par le ministre de la Justice François Bayrou? "Oui et non, parce que l'homme politique Richard Ferrand n'est pas en cause", a répondu M. Castaner.
"On parle de pratiques de droit public qui sont parfaitement légales. Le procureur national financier s'est prononcé, le procureur à Brest s'est prononcé en disant que tout cela est légal et relève du droit privé", a-t-il affirmé.
"Les juges disent: il n'y a pas d'affaire Ferrand. Alors, je veux bien que les journalistes ouvrent le débat (...) mais ce ne sont pas non plus les journalistes qui doivent pouvoir juger et dire: +Lui, on jette l'opprobre, il doit arrêter+", a-t-il insisté, estimant que si les électeurs "confortent Richard Ferrand dans son fief" du Finistère aux législatives, "il faudra qu'on s'interroge sur le fait de savoir si on a mené à juste titre l'hallali sur cet homme".
Selon Le Canard enchaîné, les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand était alors le directeur général, avaient souhaité en 2011 louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins. L'entreprise avait choisi, entre trois propositions, celle d'une société civile immobilière, non encore constituée, appartenant à la compagne du ministre.