Ce sont de nouveaux éléments sur l’affaire Ferrand qui empoisonne le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. BFM TV révèle qu’« à la fin des années 2011 et 2012, et au début de l'année 2013, les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand a été le directeur général, ont perçu des fonds publics pour aider l'installation des Mutuelles dans des locaux brestois possédés par la compagne de l'actuel ministre de la Cohésion des territoires ».
Une première subvention de 15.000 euros est allouée en décembre 2011 par le conseil général du Finistère, dirigé alors par le socialiste Pierre Maille. Jusqu’en mars 2011, Richard Ferrand en était le vice-président. Puis viennent deux subventions de la ville de Brest (dirigée par le socialiste François Cuillandre) de 20.000 euros chacune. Soit un total de 55.000 euros. Lors de la révélation de l’affaire par Le Canard enchaîné, Benjamin Griveaux, porte-parole de La République en marche, avait affirmé qu’« on (était) dans le cadre d'une entreprise privée, il n'y (avait) pas d'argent public ».
Interrogé jeudi matin sur RMC/BFM TV, Benjamin Griveaux justifie aujourd’hui ces subventions. « L'ensemble de ces pratiques sont extrêmement courantes », affirme-t-il. « Dans le département du Finistère, c'est 130 services qui ont été financés de cette manière. Ca (les aides publiques, NDLR) vient financer des bureaux, des chaises, des ordinateurs, des blouses pour les agents. Donc, quand on parle d'enrichissement personnel, il faut remettre les choses dans l'ordre » soutient Benjamin Griveaux.
Les subventions reçues par les Mutuelles de Bretagne « sont parfaitement encadrées », a assuré jeudi l'organisme, en réponse à BFMTV. Les Mutuelles de Bretagne « gèrent des services d'accès aux soins, d'aides à domicile et des établissements de santé » et « c'est dans ce cadre qu'elles sollicitent et perçoivent des subventions que leur accordent les collectivités territoriales, la Caisse d'Allocations Familiales et l'Agence Régionale de Santé », précisent-elles dans un communiqué. « Sans ces subventions, certaines de ces activités ne pourraient être conduites ou maintenues, comme c'est le cas des soins infirmiers ou de l'aide au maintien à domicile », assurent les Mutuelles, qui ajoutent que « toutes les subventions accordées et leur utilisation sont parfaitement encadrées ».