Affaire Ferrand: “Personne ne fera obstruction” à une éventuelle enquête

Affaire Ferrand: “Personne ne fera obstruction” à une éventuelle enquête

Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a assuré mercredi que personne ne ferait "obstruction" à une éventuelle...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a assuré mercredi que personne ne ferait "obstruction" à une éventuelle enquête concernant l'affaire dans laquelle serait impliqué Richard Ferrand, mais a souligné que ce n'est pas au gouvernement "de déclencher des enquêtes".

"Vous me dites +est-ce qu’il faut faire une enquête+? Moi j’y suis favorable, s’il y a des éléments qui conduisent ou la justice, ou la police ou la gendarmerie à penser qu’il faut faire une enquête", a déclaré M. Castaner sur Radio Classique et Paris Première. "La justice est libre, heureusement, et personne ne fera obstruction à cela. Mais ce n’est pas au Premier ministre, ce n’est pas au porte-parole du gouvernement, de déclencher des enquêtes".

"La justice politique n’existe pas dans ce pays et tant mieux", a-t-il poursuivi.

Le parquet de Brest avait fait savoir vendredi, au terme d'"une analyse juridique", qu'il n'ouvrirait pas d'enquête après les révélations de presse sur une affaire immobilière impliquant la compagne du ministre. "En l'état, aucun des faits relatés n'est susceptible de relever d'une ou plusieurs qualifications pénales permettant d'ouvrir une enquête préliminaire", avait indiqué le procureur Eric Mathais.

"Le malaise est perceptible", a reconnu le porte-parole du gouvernement. "Donc il nous faut répondre, répondre par la transparence, par la clarté", a-t-il ajouté, soulignant que Richard Ferrand "veut aussi assumer de tout montrer pour déterminer le fait qu’il n’a commis aucun fait qui est reprochable par la justice".

Pour ce qui est des demandes de démission du ministre de la Cohésion des Territoires, aussi bien à droite qu'à gauche, M. Castaner a estimé que "ça, c’est le jeu politique".

Interrogé en fin de journée sur RTL sur la possibilité de "couper le bras Ferrand", le porte-parole du gouvernement a jugé que "ce serait profondément injuste, parce que rien, d'un point de vue légal, n'est reprochable dans ce que Richard Ferrand a fait. Je veux bien que les élus soient exemplaires mais il faut que la justice soit la même pour tous".

"Le message est un peu brouillé", a-t-il concédé, "parce qu'il y a une hypermédiatisation sur des faits qui ne sont pas une affaire".

Il a cependant admis que si les faits reprochés à M. Ferrand avaient lieu aujourd'hui, il n'aurait pas été intégré au gouvernement: "Je suis convaincu que non, parce que ce qui à l'époque était légal, aujourd'hui n'est plus acceptable, et dans quelques jours ne sera plus légal" avec le texte de moralisation.

"Nous devons être plus exemplaires que les journalistes, que les bouchers, que les plombiers, que les Français parce que nous sommes payés par de l'argent public", a-t-il insisté.

Interrogé sur Radio Classique et Paris Première sur le silence du ministre de la Justice François Bayrou sur les affaires dans lesquelles seraient impliqués les ministres Richard Ferrand et Marielle de Sarnez (MoDem), M. Castaner a rétorqué que "le Garde des Sceaux n'a pas vocation à commenter ce qui peut être demain une affaire judiciaire".

"Deuxième élément, il n’y a pas d’+affaire+ de Sarnez", a-t-il dit, "il y a une députée Front national qui a fait une lettre de dénonciation (...), il y a une enquête qui est en cours et Marielle de Sarnez , contrairement à Marine Le Pen, si elle devait être convoquée par la police, répondrait à la police ou répondrait à la justice".

Dans la même thématique

FRA – FRANCOIS BAYROU – PALAIS ELYSEE
7min

Politique

Dans le camp présidentiel, François Bayrou n’aura pas que des amis

Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.

Le

the republicans received at the elysee
4min

Politique

Bayrou à Matignon : la droite attend le projet du Premier ministre pour savoir « s’il est l’homme de la situation »

Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Le

Affaire Ferrand: “Personne ne fera obstruction” à une éventuelle enquête
6min

Politique

François Bayrou à Matignon : « Il ne semble pas disposé à être un Premier ministre collaborateur »

Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.

Le