Alors qu’Emmanuel Macron a promis une loi de moralisation de la vie publique, l’affaire Ferrand tombe bien mal. Les révélations du Canard enchaîné du 24 mai, dévoilant un ancien montage financier en faveur de la compagne du ministre de la cohésion des territoires Richard Ferrand, mettent dans l’embarras le président de la République.
L’avocat Jean-Pierre Mignard, soutien d’Emmanuel Macron, s’agace de ce qui semble pour lui une non-affaire : « Ce que je trouve extravagant (…), c’est qu’on a une affaire qui se nourrit d’elle-même. Une rumeur qui se nourrit d’une rumeur (…) C’est une question de droit privé (…) Sans qu’il y ait plainte, dommages avérés, préjudices, je ne vois pas de quoi nous dissertons ».
Pour la juriste Anne Levade, « au-delà de l’affaire Ferrand (…) on va assister dans les semaines qui viennent, à un débat entre le droit et la morale » : « Par définition, dès lors qu’on veut faire une loi de moralisation, on marie deux choses [la morale et le droit] qui peuvent poser problème. L’affaire Ferrand en est un bon exemple : ce qu’aujourd’hui on en voit, c’est quelque chose qui ne serait pas juridiquement répréhensible à ce stade, mais qui moralement peut semer le doute. En particulier lorsqu’évidement, on a fait de la question morale, éthique (…) un des chevaux de bataille de la campagne ». Et d’ajouter un peu plus tard : « En même temps, ne nous leurrons pas, ce qui ici fait débat (…) c’est qu’évidement on a d’un côté Monsieur Ferrand et de l’autre, sa compagne ».
Jean-Pierre Mignard : "Les électeurs décideront"
Jean-Pierre Mignard, qui considère, on l’a compris, que cette affaire ne relève pas du droit, conclut, en ce qui concerne le sort de Richard Ferrand : « Les électeurs décideront ».
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