Alors que Mediapart a révélé mercredi que François de Rugy aurait organisé des dîners privés avec des fonds publics, le journal en ligne a dévoilé jeudi soir un nouveau chapitre de l’affaire « de Rugy », affirmant que le ministre de l’écologie aurait profité d’un logement à caractère social durant son mandat de député. Vendredi 12 juillet sur Public Sénat et LCP, Fabien Gay, sénateur PCF de Seine-Saint-Denis, a dénoncé un comportement « inacceptable », rappelant que l’été dernier, une autre affaire avait déjà secoué les hautes sphères du pouvoir : l’affaire Benalla.
« Je n’ai jamais hurlé avec les loups, mais là franchement, c’est inacceptable. Ce sont les mêmes qui vous font de grandes leçons sur la probité en politique, qui disent « on est le nouveau monde » et qui disent que les gilets jaunes doivent se taire parce qu’avec 1 000 balles par mois, « on vit bien » », dénonce Fabien Gay.
L’élu communiste renchérit : « Quand les gens voient qu’on s’empiffre de homards et de grands crus, tout ça aux frais de la princesse, pour eux, c’est inacceptable ». Mais Fabien Gay refuse d’appeler à une démission de François de Rugy. « Chacun tire les conséquences de cette affaire et les gens prennent leurs responsabilités. À priori, il ne partira pas, mais franchement, ça ne donne pas une bonne image », explique-t-il.
« Si c’est ça la « République exemplaire », il reste beaucoup à faire »
Interrogé sur la crédibilité actuelle du ministre, Fabien Gay pointe la contradiction entre les discours et les actes de François de Rugy. « C’est quand même un de ceux qui nous donnent des grandes leçons à longueur de journée », souligne le sénateur communiste.
Mais surtout, les actes vantés par la majorité seraient eux aussi insuffisants. Fabien Gay pointe la réforme de l'Assemblée nationale, qui ne serait pas assez efficiente selon lui. « Il faudrait faire un jour le bilan de cette « grande réforme », parce qu’il y aurait beaucoup de choses à dire. On interdit que les conjoints soient collaborateurs ou collaboratrices parlementaires, mais en fait, on s’aperçoit que certains sont devenus les collaborateurs ou les collaboratrices d’autres députés », dénonce l’élu francilien.
Il conclut : « Si c’est ça la République exemplaire, il reste beaucoup à faire ». « Mais pas avec les gens qui s’empiffrent de caviar, de homards et de grands crus », précise-t-il.
Retrouvez l’intégralité de l’émission du 12 juillet 2019, à 18 heures sur les chaînes parlementaires.