Affaire Haenel: un “à quoi bonisme” existe face la justice, selon Schiappa

Affaire Haenel: un “à quoi bonisme” existe face la justice, selon Schiappa

La secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa affirme samedi "partager, hélas, le constat d'Adèle Haenel", qui...
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La secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa affirme samedi "partager, hélas, le constat d'Adèle Haenel", qui a renoncé à porter plainte après avoir subi des violences sexuelles quand elle était adolescente, et évoque un "à quoi bonisme?" des femmes face à la justice.

"Les femmes savent que ce sera difficile et un +à quoi bonisme ?+ existe", estime la secrétaire d'État dans un entretien publié sur le site des Inrockuptibles.

"Je partage hélas le constat d'Adèle Haenel (...) En moyenne, on estime que seulement 1% des violeurs fait de la prison. Comment persuader les femmes d'aller porter ces affaires en justice si elles savent par avance que le violeur a très peu de probabilité d'être condamné ?", interroge-t-elle.

Mme Schiappa raconte avoir entendu le procureur général de la Réunion dire cette semaine "la judiciarisation ne doit pas ajouter de la maltraitance à la maltraitance".

"C'est très fort de l'entendre d'un professionnel lui-même, qui se rend compte des difficultés et parfois des traumatismes causés par la procédure", décrit-elle.

"Jamais je ne dirai à une femme victime de violences comment elle devrait réagir. Je respecte les choix et les possibilités de chacune", ajoute la secrétaire d'État, prenant le contre-pied de sa collègue ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

Cette dernière avait estimé mercredi qu'Adèle Haenel "devrait saisir la justice", ajoutant que l'actrice avait "tort de penser que la justice ne peut pas répondre à ce type de situation".

La comédienne de 30 ans, qui s'est longuement confiée à Mediapart sur des faits d'agression sexuelle sur mineure, lorsqu'elle était âgée de 12 à 15 ans, a aussi expliqué n'avoir jamais songé à porter plainte, regrettant "une violence systémique faite aux femmes dans le système judiciaire". Pour elle, la justice "doit se remettre en question pour être représentative de la société".

"Il nous appartient, nous gouvernement, de créer les conditions d'un vrai choix et donc d'une vraie condamnation pour mettre fin à ce sentiment d'impunité", assure Mme Schiappa.

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