« C’est attendu que le gouvernement soit en soutien à Nicolas Hulot, qui est le numéro trois du gouvernement », estime Nicolas Prisette, invité d’On va plus loin, sur Public Sénat. Le journaliste rappelle que l’exécutif a opté pour la jurisprudence Balladur, à savoir « pas de mise en examen, pas de démission ».
Vendredi dernier, le magazine Ebdo publiait une enquête, au sujet notamment d’une plainte pour viol déposée à son encontre en 2008 mais tombée sous le coup de la prescription et classée sans suites. Si avant même la publication de cet article, le chef de l’État, le Premier ministre ainsi que le ministre de l’Intérieur sont rapidement venus au soutien du ministre de la Transition écologique, il a fallu attendre dimanche pour que la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes s’exprime à ce sujet.
« Je le trouve irresponsable, cet article », a-t-elle écrit dans le JDD. Plus encore, elle considère qu’il « offre une occasion en or à ceux qui veulent discréditer la parole des femmes ». Et d’ajouter, sur Twitter : « Une femme dément avoir été victime de harcèlement sexuel par Nicolas Hulot. Une femme demande qu'on ne médiatise pas sa plainte. L'article sort quand même. Où est le respect de la parole des femmes? »
« Un plan médiatique préfabriqué »
Pour Hélène Pilichowski, Marlène Schiappa a tout bonnement été « chapitrée, par quelqu’un, probablement avec l’accord de l’Élysée, pour ne pas dire à l’instigation de l’Élysée » de voler au secours du ministre. « Un plan médiatique préfabriqué et transmis à la secrétaire d’État » renchérit l’éditorialiste, qui se réjouit que celle-ci ait « viré sa cuti ». Quelques jours auparavant, la secrétaire d’État était accusée d’être intervenue dans une affaire judiciaire en cours après s’être offusquée des arguments de la défense du mari d’Alexia Daval, la joggeuse assassinée en Haute-Saône. Une réaction qui lui avait valu d’être recadrée par le patron de LREM, Christophe Castaner. « C’est plus balance ton porc, c’est balance tes balances », ironise Hélène Pilichowski.
À la différence de l’affaire Daval, celle concernant Nicolas Hulot pour des faits commis dans les années 90 était déjà tombée sous le coup de la prescription lorsque la présumée victime a porté plainte pour viol à son encontre. « Cette affaire existe sur un plan médiatico-politique alors que judiciairement elle n’existe plus », rappelle Nicolas Prisette. « Qu’est-ce que peut faire de plus que de constater que la justice ne peut pas poursuivre ? » s’interroge-t-il. Hélène Pilichowski considère, elle aussi, qu’il convient de « soutenir Nicolas Hulot en ce moment », avant de rappeler l’enjeu politique de cette affaire : « La perte d’Hulot serait très lourde à tout point de vue. Il s’agit d’un des poids lourds du gouvernement, c’est une très belle pêche pour Macron. »