Joël Guerriau, 67 ans, devrait quitter « le Sénat le 6 octobre 2025 », selon API News, agence basée à Nantes et spécialisée dans l’économie. Le sénateur fera part de sa décision dans un courrier qui va être adressé aux maires du département. Ce départ « n’est pas une conséquence de son affaire judiciaire, mais la traduction d’un engagement pris lors des sénatoriales de 2023 », explique le sénateur dans API News.
Dans un message transmis à l’AFP, le sénateur de Loire-Atlantique a, effectivement, affirmé qu’il s’était déjà engagé à quitter son troisième mandat « au bout de deux ans » au moment où il l’a brigué en 2023, pour laisser la place à « Marie-Pierre Guérin », maire de La Meilleraye-de-Bretagne (Loire-Atlantique), qui « renforcera la voix du monde rural » au Sénat.
Le sénateur est soupçonné d’avoir dilué de la MDMA à 91,1 % pure dans un verre de champagne de la députée Modem, Sandrine Josso, qu’il avait invitée à son domicile à la mi-novembre 2023. En avril dernier, le parquet a requis un procès devant le tribunal correctionnel pour « administration de substance afin de commettre un viol ou une agression sexuelle » et détention de stupéfiants. Son procès aura lieu en janvier 2026. Il reste présumé innocent.
La députée Sandrine Josso (MoDem) a vivement réagi à cette décision. « J’ai appris avec dégoût ce matin l’annonce de la démission prochaine de Joël Guerriau. Une décision qu’il présente comme le fruit d’un engagement personnel et non, selon lui, en lien avec l’affaire judiciaire extrêmement grave dans laquelle il est mis en examen », a-t-elle estimé dans un communiqué.
Pour la députée, « ce scénario n’abuse plus personne ». « Encore une fois, c’est l’agresseur qui choisit son calendrier, son récit, sa sortie. Il ne s’agit pas d’un acte de responsabilité ou de décence : il s’agit d’un repli stratégique, à quelques mois de son procès et après avoir largement profité des privilèges attachés à sa fonction », appuie-t-elle.
Suspendu par son parti Horizons et par son groupe parlementaire Les Indépendants, Joël Guerriau, sénateur de Loire-Atlantique depuis 2011, avait exclu de démissionner de son poste tant que la justice n’avait pas « tranché », mais il avait accepté de se mettre « en retrait » des travaux parlementaires.
Début juillet, le président du Sénat, Gérard Larcher, avait annoncé qu’il prévoyait de saisir le comité de déontologie de l’institution, ouvrant la voie à des sanctions disciplinaires visant le sénateur.