Affaire Karachi: Balladur sera jugé par la CJR pour le financement de sa campagne de 1995
L'ex-Premier ministre Edouard Balladur sera jugé par la Cour de justice de la République (CJR) pour "complicité d'abus de bien...

Affaire Karachi: Balladur sera jugé par la CJR pour le financement de sa campagne de 1995

L'ex-Premier ministre Edouard Balladur sera jugé par la Cour de justice de la République (CJR) pour "complicité d'abus de bien...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'ex-Premier ministre Edouard Balladur sera jugé par la Cour de justice de la République (CJR) pour "complicité d'abus de bien sociaux" et "recel" de ces délits pour les soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, après le rejet de ses pourvois en cassation.

La plus haute juridiction française a rejeté vendredi les derniers recours formés par l'ancien candidat à la présidentielle de 1995, âgé de 90 ans, contre son renvoi devant la CJR dans le volet financier gouvernemental de l'affaire Karachi.

Son ex-ministre de la Défense, François Léotard, qui doit lui aussi être jugé pour "complicité d'abus de bien sociaux" n'avait pas formé de pourvoi.

La tentaculaire affaire Karachi donnera ainsi lieu à un deuxième procès, après celui qui s'est déroulé en octobre devant le tribunal correctionnel sur le volet dit financier non gouvernemental. Dans ce procès, des peines de 18 mois à sept ans de prison ferme y ont été requises pour abus de biens sociaux, recel ou complicité; le jugement sera rendu le 22 avril.

L'affaire Karachi doit son nom à l'attentat du 8 mai 2002 qui avait fait quinze morts, dont onze employés français de la Direction des chantiers navals (ex-DCN) qui travaillaient à la construction d'un des sous-marins Agosta vendus au Pakistan.

L'enquête antiterroriste a exploré depuis 2009 la thèse - non confirmée - des représailles à la décision de Jacques Chirac, tombeur d’Édouard Balladur à la présidentielle 1995, d'arrêter le versement de commissions dans ces contrats après son élection.

En creusant cette hypothèse, les magistrats ont acquis la conviction que les comptes de campagne de M. Balladur, pourtant validés par le Conseil constitutionnel, avaient été en partie financés via un système de rétrocommissions illégales estimées à plusieurs millions d'euros, sur des ventes de sous-marins au Pakistan (Agosta) et de frégates à l'Arabie Saoudite (Sawari II), lorsqu'il était au gouvernement entre 1993 et 1995.

Entendu à cinq reprises par les juges d'instruction, M. Balladur a assuré qu'il n'était "informé de rien sur l'existence de commissions, de rétrocommissions". "Je n'avais pas les moyens de tout contrôler", a-t-il plaidé.

Quatre pourvois avaient été plaidés devant l'Assemblée plénière de la Cour de cassation le 28 février par les avocats de M. Balladur, Mes Patrick Spinosi et François Sureau.

Ils portaient sur la compétence des juges instructeurs, l'indépendance de la commission d'instruction de la CJR, le caractère suffisant des charges pesant sur M. Balladur ou encore la question de la prescription des faits.

Le parquet général avait demandé le rejet des pourvois et donc la tenue d'un procès devant la CJR, un avis suivi par la Cour de cassation.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Affaire Karachi: Balladur sera jugé par la CJR pour le financement de sa campagne de 1995
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le