Affaire libyenne: Claude Guéant entendu par les juges d’instruction
Claude Guéant était entendu mardi au tribunal de Paris par les juges d'instruction qui enquêtent sur les accusations de...

Affaire libyenne: Claude Guéant entendu par les juges d’instruction

Claude Guéant était entendu mardi au tribunal de Paris par les juges d'instruction qui enquêtent sur les accusations de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Claude Guéant était entendu mardi au tribunal de Paris par les juges d'instruction qui enquêtent sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, une audition qui pourrait se conclure par une nouvelle mise en examen, selon une source proche du dossier.

L'ancien ministre de l'Intérieur, qui fut aussi secrétaire général de l'Elysée sous la présidence Sarkozy, est arrivé mardi matin au tribunal pour répondre à cette convocation, a constaté une journaliste de l'AFP.

Cet interrogatoire dans le bureau des juges Serge Tournaire, Aude Buresi et Clément Herbo est le premier depuis sa mise en examen le 7 mars 2015, notamment pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, en raison d'un virement suspect de 500.000 euros à son bénéfice.

L'ex-directeur de campagne, 73 ans, doit s'expliquer après la mise en examen en mars de Nicolas Sarkozy pour "corruption passive", "recel de détournements de fonds publics libyens" et "financement illégal de campagne électorale" puis celle, la semaine dernière, d'Eric Woerth pour "complicité" de ce financement en tant que trésorier de campagne à l'époque.

Les magistrats soupçonnent un lien entre un possible financement libyen de cette campagne électorale victorieuse et une forte circulation d'espèces au sein du camp Sarkozy, relevée par les policiers dans un rapport de septembre 2017.

Dans ce rapport, la police anticorruption de l'Oclciff avait aussi souligné "l'usage immodéré des espèces" de Claude Guéant, relevant qu'il n'avait retiré que 800 euros de ses comptes en près de 10 ans, entre 2003 et 2012.

Depuis 2013, les juges mènent des investigations d'envergure pour vérifier les accusations de financement libyen de la campagne portées par d'anciens dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi et par le sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, sans qu'elles n'aient pu être étayées par des preuves formelles.

En novembre 2016, M. Takieddine, lui-même poursuivi dans ce dossier, avait affirmé avoir remis, entre fin 2006 et début 2007, cinq millions d'euros en liquide à M. Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à Claude Guéant, son directeur de cabinet d'alors. Tous deux ont opposé un farouche démenti.

"Claude Guéant a une position très nette depuis le début: il n'a jamais vu un centime d'argent libyen", a affirmé à l'AFP son avocat Me Philippe Bouchez El Ghozi.

Lors d'une perquisition, les enquêteurs avaient découvert qu'il avait reçu le 3 mars 2008 un virement de 500.000 euros en provenance d'une société d'un avocat malaisien. Les raisons invoquées par Claude Guéant pour justifier ce virement, la vente à cet avocat de deux tableaux de peinture flamande, n'avaient pas convaincu les juges.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le