Après l’ouverture d’une enquête du Parquet national financier sur le rôle des cabinets de conseil dans les deux dernières campagnes présidentielles, remportées par Emmanuel Macron, Arnaud Bazin et Éliane Assassi estiment que cette affaire « revêt une importance majeure pour notre vie démocratique ».
Affaire McKinsey : « Toute la lumière doit être faite », demandent les sénateurs de la commission d’enquête
Après l’ouverture d’une enquête du Parquet national financier sur le rôle des cabinets de conseil dans les deux dernières campagnes présidentielles, remportées par Emmanuel Macron, Arnaud Bazin et Éliane Assassi estiment que cette affaire « revêt une importance majeure pour notre vie démocratique ».
De nouvelles enquêtes du Parquet national financier visant le rôle des cabinets de conseil ont été ouvertes le mois dernier, annonce le procureur Jean-François Bohnert ce 24 novembre. S’exprimant dans un communiqué après les révélations du Parisien, le PNF indique qu’une information judiciaire a été ouverte le 20 octobre sur les conditions d’intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022, deux campagnes remportées par Emmanuel Macron. L’enquête repose sur des soupçons de « tenue non conforme de comptes de campagne » de « minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne ». La seconde information judiciaire a été ouverte le lendemain, « des chefs de favoritisme et recel de favoritisme ».
Ces procédures font suite à des plaintes d’élus, d’associations ou de particuliers, a précisé le procureur. Elles s’ajoutent à une enquête préliminaire, ouverte en mars, visant le cabinet de conseil McKinsey, pour un chef de « blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée ». Cette enquête avait été ouverte à la suite d’un signalement du Sénat, intervenu après des soupçons de faux témoignage de la firme devant la commission d’enquête sur l’intervention des cabinets de conseil dans les politiques publiques.
McKinsey interrogé par la commission d’enquête du Sénat en janvier sur son rôle dans la campagne d’Emmanuel Macron
Dans son rapport choc, publié en mars 2022, la commission d’enquête avait épinglé l’interventionnisme croissant des cabinets de conseil et notamment le niveau élevé des prestations facturées. La préparation d’un colloque sur l’avenir du métier d’enseignant, réalisé par McKinsey à la demande du ministère de l’Education nationale, pour un montant de 496 800 euros, est très vite devenue l’une des révélations les plus virales de la commission d’enquête.
Arnaud Bazin et Éliane Assassi soulignent que le gouvernement n’a pas inscrit leur proposition de loi à l’agenda de l’Assemblée nationale
Ce 24 novembre, l’ancien président de la commission, Arnaud Bazin (LR) et l’ex-rapporteure Éliane Assassi (communiste) ont réagi à l’ouverture des nouvelles informations judiciaires. « Toute la lumière doit être faite sur cette affaire, qui revêt une importance majeure pour notre vie démocratique », ont-ils indiqué dans un communiqué. Cette affaire s’ajoute, selon eux, aux « constats alarmants dressés par la commission d’enquête du Sénat ». Ces différents volets traduisent « le manque de transparence de l’État dans ses relations avec les cabinets de conseil ».
Les deux parlementaires regrettent à ce titre que le gouvernement « n’ait pas souhaité » inscrire leur proposition de loi, adoptée à l’unanimité le 19 octobre, pour mieux renforcer le contrôle et la transparence du recours aux consultants privés dans l’administration, et interdire notamment les prestations gratuites de ces cabinets. « Il faut agir rapidement pour mieux encadrer l’intervention des cabinets de conseil », plaident-ils une nouvelle fois. Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques s’était engagé au Sénat à ce que le texte soit inscrit.
Interrogé en marge d’un déplacement à Dijon le 25 novembre, Emmanuel Macron a affirmé « ne pas croire être au cœur de l’enquête ». Le chef de l’Etat a également ajouté : « C’est normal que la justice fasse son travail ».
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.
L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.
Les députés ont adopté ce 12 novembre l’article du budget de la Sécurité sociale qui suspend jusqu’au 1er janvier 2028 la réforme des retraites de 2023, par une large majorité (255 voix contre 146).