Affaire Vincent Lambert: la classe politique toujours divisée

Affaire Vincent Lambert: la classe politique toujours divisée

La classe politique reste divisée mardi sur le cas de Vincent Lambert, dont les traitements, arrêtés la veille, ont finalement repris sur...
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La classe politique reste divisée mardi sur le cas de Vincent Lambert, dont les traitements, arrêtés la veille, ont finalement repris sur décision de la cour d'appel de Paris.

"Je suis effectivement heureux de cette décision", a commenté sur Europe 1 François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux européennes, au sujet de cette reprise des traitements, considérant que c'est la "question de notre relation à la dépendance" qui est en jeu dans cette affaire.

Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique, a dénoncé sur Twitter les "images de liesse footballistique" des soutiens à la poursuite du traitement: elles "entrent directement dans le Panthéon de l'indécence humaine", "quoi qu'on pense de la décision prise hier" par la cour d'appel.

Il a noté sur France 2 l'existence en Belgique d'une loi "qui aurait empêché ce calvaire" en donnant "la décision à la compagne et ensuite aux enfants majeurs s'il y en a et ensuite aux parents". Loi mise en avant également par la tête de liste EELV Yannick Jadot sur RTL.

Se disant "très choqué par les avocats qui dansaient, qui sautaient au plafond", le ministre Didier Guillaume (Agriculture) s'est prononcé sur franceinfo pour que la question de la fin de vie fasse partie des révisions des lois bioéthique.

Drame familial devenu bataille judiciaire, la question de l'arrêt des traitements prodigués à Vincent Lambert, dans un état végétatif depuis son accident de la route en 2008, a connu un nouveau rebondissement lundi: la cour d'appel de Paris, saisie par les parents opposés à l'arrêt des traitements débuté le matin, a ordonné dans la soirée leur reprise, effective mardi matin.

Pour l'épouse de Vincent Lambert, son neveu et cinq frères et sœurs, la poursuite des traitements relève de l'acharnement thérapeutique.

- Référendum sur l'euthanasie -

"Qui suis-je pour juger ?", a questionné sur BFMTV Nathalie Loiseau, tête de liste de la majorité.

Francois-Xavier Bellamy lors d'un meeting à Paris le 15 mai 2019
Francois-Xavier Bellamy lors d'un meeting à Paris le 15 mai 2019
AFP

Critiquant la "moindre récupération politicienne sur une tragédie familiale", elle a également attaqué M. Bellamy qui avait demandé dès dimanche une prise de parole d'Emmanuel Macron sur le sujet, aussi souhaitée par la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.

De son côté, François-Xavier Bellamy s'est dit "heureux" que le président soit intervenu, regrettant toutefois que sa déclaration ne se fasse pas sur le fond du dossier.

"Je n'ai pas à m'immiscer dans la décision de soin et de droit qui a été prise dans le cas de Vincent Lambert", avait réagi le chef de l'Etat lundi, "profondément touché" par cette situation.

La loi Claeys-Leonetti de 2016 qui, tout en interdisant l'euthanasie et le suicide assisté, permet la suspension des traitements, fait aussi l'objet d'un débat.

Nathalie Loiseau (LREM) et Jordan Bardella (RN) la trouvent "équilibrée" tandis que François-Xavier Bellamy s'est "étonné" des demandes de réécriture de la loi, s'inquiétant de personnes qui "utilisent" l'affaire pour promouvoir l'euthanasie.

"Si l'évolution de la loi doit avoir lieu c'est par un référendum auprès des Français" pour poser la question de l'euthanasie, a de son côté estimé auprès de la presse Jean-Christophe Lagarde, au nom du groupe UDI-Agir.

Pour Manon Aubry (LFI), le cas de Vincent Lambert "montre les limites de la loi actuelle", et "il faut aller plus loin", a-t-elle dit sur France 2 en évoquant le cas de la Belgique et du Luxembourg "qui ont constitutionnalisé le droit à une fin de vie digne".

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