Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Affaires étrangères, affaires économiques, affaires sociales : qui sont les nouveaux présidents de commissions du Sénat ?
Par François Vignal
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Suite et fin de la désignation des postes à responsabilité au sein du groupe LR. Ce matin, ils ont élu les membres du bureau, avec Mathieu Darnaud et Sophie Primas comme vice-présidents et Antoine Lefèvre à la questure, les sénateurs LR ont départagé les candidats pour les postes de présidents de commissions qui leur reviennent. Des présidents de commission qui seront ensuite officiellement désignés par chaque commission.
La répartition de ces postes clefs se fait à la proportionnelle des groupes. Le groupe LR passant de 145 à 133 membres, au final, après les sénatoriales, soit 12 sièges de moins, les troupes de Bruno Retailleau perdent un secrétaire au bureau du Sénat (5 contre 6). Pas de changement en revanche pour la répartition des présidences de commission.
La répartition n’est pas tout à fait proportionnelle en réalité, car l’allié de l’Union centriste a de son côté deux vice-présidences, un questeur, deux présidences de commission et le poste de rapporteur général du budget de la Sécu. Soit plus, à l’origine, que son poids. « C’est le fruit de l’accord de 2014, qui fait qu’on a une prime. Sans ça, proportionnellement, on avait à la base moins de postes », rappelle un sénateur centriste. Certains LR avaient trouvé que l’accord, conclu quand Jean-Claude Gaudin était à la tête du groupe UMP, était un peu trop généreux. Mais aujourd’hui, avec 12 sénateurs de moins pour le groupe LR et seulement un de moins chez les centristes, qui sont 56 contre 57 avant renouvellement, cet écart se réduit.
Cédric Perrin l’emporte haut la main devant Pascal Allizard, Roger Karoutchi et Philippe Bas pour les affaires étrangères
Pour les présidences de commission des LR, le scrutin le plus scruté était celui pour la présidence de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Christian Cambon, qui occupait le poste depuis six ans, a dû se soumettre à la règle interne au groupe, qui veut qu’un sénateur ne peut pas faire plus de deux mandats de trois ans de suite, soit six ans maximum.
A l’issue du vote, c’est Cédric Perrin qui l’emporte haut la main. Le sénateur du Territoire de Belfort, déjà membre de la commission et spécialiste des questions de défense, l’emporte dès le premier tour par 78 voix, contre 25 pour Pascal Allizard, 21 pour Roger Karoutchi et 8 pour Philippe Bas. Outre la cohérence, de nommer un sénateur déjà membre de la commission, pour les deux derniers, c’est « le vent de dégagisme », comme l’évoquaient plusieurs sénateurs, qui a manifestement joué. Roger Karoutchi était jusqu’ici le premier vice-président du Sénat et Philippe Bas a été président de la commission des lois, lors de l’affaire Benalla, puis questeur depuis trois ans. Mais leurs collègues ont souhaité insuffler un renouvellement. C’est le même syndrome qui a joué, ce matin, à l’encontre de Christian Cambon, qui était candidat à la questure.
Pour la commission des affaires économiques, il n’y avait que deux candidats. Et c’est Dominique Estrosi Sassone qui l’emporte, par 85 voix contre 46 pour Daniel Gremillet. La sénatrice des Alpes-Maritimes sera la seule femme présidente de commission, contre deux auparavant, avec Sophie Primas (affaires économiques) et Catherine Deroche (affaires sociales).
Philippe Mouiller devant Alain Milon aux affaires sociales
Aux affaires sociales, c’était un duel entre deux hommes. C’est Philippe Mouiller, sénateur LR des Deux-Sèvres, qui remporte largement le match par 106 voix contre 24 pour Alain Milon. Ce dernier avait déjà occupé le poste de 2014 à 2020. Là encore, on peut y voir une volonté de « faire tourner » les responsabilités.
Pas de changement au poste de rapporteure du budget de la Sécurité sociale, qui reste pour la sénatrice du groupe centriste, Elisabeth Doineau.
Stéphane Piednoir à l’Opecst
Pour l’Opecst (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques), le groupe LR désigne Stéphane Piednoir (69 voix), sénateur du Maine-et-Loire, qui l’emporte face à Ronan Le Gleut (43) et Florence Lassarade (18). La présidence de l’Opecst alterne entre un député et un sénateur. C’est logiquement Stéphane Piednoir qui devrait succéder à l’ex-député Cédric Villani à la présidence.
A la délégation aux entreprises, Olivier Rietmann, sénateur de la Haute-Saône, est élu par ses collègues LR, par 86 voix, contre 42 par Martine Berthet.
Pour la délégation à la prospective, une seule candidate était sur les rangs : c’est Christine Lavarde, sénatrice des Hauts-de-Seine et membre de la commission des finances. Elle pourrait bien viser le poste de rapporteur du budget, dans trois ans.
Pas de changement pour le rapporteur du budget, la commission des lois et la commission des affaires européennes
Pour le poste de rapporteur général de la commission des finances justement, pas de changement. Jean-François Husson, qui occupe la fonction depuis trois ans, rempile pour trois années de plus, comme lui permet la règle interne. Il a été reconduit à l’unanimité. C’est la commission des finances qui examine chaque année le budget, ce qui en fait une commission phare. Pour rappel, le groupe PS a désigné de nouveau Claude Raynal pour la présidence de la commission des finances, qui revient au premier groupe d’opposition.
Selon le même principe, pas de changement non plus pour la présidence de la commission des lois. Le sénateur du Rhône, François-Noël Buffet, va continuer à présider cette commission, l’une des plus importante de la Haute assemblée.
Jean-François Rapin, réélu dans le Pas-de-Calais le 24 septembre, va aussi prolonger pour trois ans de plus à la tête de la commission des affaires européennes.
Pas de nouvelle tête non plus pour les deux commissions qui reviennent au groupe Union centriste. Laurent Lafon, qui n’a fait que trois ans, est le seul candidat pour la présidence commission de la culture, de l’éducation et de la communication au sein du groupe UC. Jean-François Longeot va lui rester à la tête de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable.
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