La présidente de la Commission européenne n’est pas venue les mains vides en Afrique. En déplacement à Dakar au Sénégal en vue du sommet « UE-Afrique » qui se tiendra à Bruxelles les 17 et 18 février, Ursula Von der Leyen a annoncé que l’Europe comptait mobiliser plus de 150 milliards d’euros en Afrique dans les années qui viennent. Une enveloppe qui s’inscrit dans la nouvelle stratégie européenne, « Global Gateway » un plan d’aide au développement dans le monde entier, qui se veut une riposte « aux nouvelles routes de la soie » tracées par la Chine.
« Des comportements de prédation de certains acteurs en Afrique »
Et pour Marie-Pierre Védrenne, eurodéputée française (Renew), l’enjeu pour l’Union européenne en Afrique est aussi de « défendre notre place sur la scène internationale » tout en réinventant un partenariat plus respectueux des intérêts des pays signataires « On voit des comportements de prédation de certains acteurs en Afrique. D’où la nécessité de reconstruire ce partenariat gagnant-gagnant. »
« Les Etats ont toujours des intérêts, ils n’ont pas d’amis »
Les échanges commerciaux entre l’Union européenne et l’Afrique ont augmenté de 20 % entre 2016 et 2020 pour atteindre 225 milliards d’euros. Premier partenaire à 27 donc, mais au niveau bilatéral, la Chine campe toujours la première place du classement.
Sans fausse naïveté, la vice-présidente allemande (les Verts) de la Commission du développement Pierrette Herzberger Fofana, constate la guerre commerciale que se livrent les grandes puissances mondiales sur le terrain africain. « Partons d’un principe bien simple. Les Etats ont toujours des intérêts, ils n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts, que ce soit la Chine ou que ce soit la France. »
La députée européenne allemande encourage les Européens à investir davantage et de manière visible à destination des Africains. « La Chine en investissant en Afrique, elle fait de grandes infrastructures que le peuple voit. Et c’est ce qui nous manque, ce qui manque à l’Union européenne. Récemment, il y a eu au Sénégal un genre de train rapide, un peu dans le style du TGV. Et tout d’un coup on apprend que pour ce train-là, toutes les actions appartiennent à la France. Donc, ce n’est pas vraiment du développement, ou alors c’est du développement pour servir l’intérêt », regrette l’élue écologiste.
Pour rappel, le dernier sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine remonte à 2017, c’était à Abidjan en Côte d’Ivoire.
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