Agression d’un maire en Côte d’Or : « Une atteinte à la République », dénonce François Rebsamen

Agression d’un maire en Côte d’Or : « Une atteinte à la République », dénonce François Rebsamen

Au micro de Public Sénat, le maire PS de Bourgogne François Rebsamen a réagi à l’agression de « son ami », le maire d’Ouges en Côte-d’Or, Jean-Claude Girard, survenue dimanche. « Une atteinte à la République », « une tentative d’assassinat » qui doit « être sanctionnée de manière exemplaire ».
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Dimanche en fin d’après-midi à Ouges, une commune située au sud de Dijon, un drame a été évité de peu. Le maire de la commune, « au nom de ses pouvoirs de police demande à un jeune homme faisant du quad à vive allure le long d’un canal fréquenté par des promeneurs de ralentir.

Le ton monte et quelques minutes plus tard, « sept à huit personnes » arrivent sur les lieux, armées de barres de fer, et s’en prennent à l’édile en lui assénant « un coup derrière la tête », ainsi qu’à un habitant, qui est intervenu après avoir été témoin de la scène. Il faudra qu’un habitant exhibe un fusil de chasse pour les mettre en fuite.

« Ça peut s’apparenter à une tentative d’assassinat »

« Ça peut s’apparenter à une tentative d’assassinat. C’est un choc personnel. C’est une atteinte à la République », reconnaît François Rebsamen maire de Dijon, ami de Jean-Claude Girard, par ailleurs, vice-président de la métropole. « Je pense à tous les représentants de l’ordre public. Quand on s’attaque à un sapeur-pompier, à un policier, à un gendarme, à un élu ou même à un citoyen, on s’attaque à la République et ça, ce n’est pas tolérable » a souligné l’ancien sénateur, interrogé par Public Sénat.

François Rebsamen soutient l’initiative du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti d’apporter une sanction « le plus vite possible ». « Le problème, ce n’est pas que les juges ne sont pas assez sévères. Tout ça, ce sont des balivernes. La vérité, c’est que la sanction doit être immédiate et proportionnée à l’acte criminel qui a été commis. C’est cette rapidité qui procure une valeur essentielle à la sanction […] Il faut inventer cette justice de proximité dont nos concitoyens ont besoin », plaide-t-il.

Pour rappel, en septembre dernier, le ministre de la Justice avait publié une circulaire adressée aux procureurs afin de mieux défendre les maires victimes d'« outrages ». « Une réponse pénale systématique et rapide doit être apportée par les parquets qui éviteront les simples rappels à la loi », préconisait-il.

Deux personnes soupçonnées d’avoir agressé, Jean-Claude Girard ont été interpellées et placées en garde à vue mercredi.

« Il faut mettre en place la justice de proximité »

A l’été dernier, le ministère de l’Intérieur avait recensé 233 agressions de maires et adjoints depuis le début de l’année 2020. Un problème dont s’est emparé depuis longtemps le Sénat. En 2019, après la mort du maire de Signes, dans le Var, renversé par une camionnette dont il comptait verbaliser les passagers, la commission des lois avait lancé une enquête grandeur nature auprès de tous les maires de France pour prendre la mesure du phénomène avant toute réaction. Douze propositions pour lutter contre l’essor de ces agressions en étaient sorties à l’automne 2019. Les sénateurs demandaient, entre autres, le renfort des pouvoirs de police des maires, la diffusion à l’ensemble des parquets des orientations fermes de politique pénale en cas d’agressions d’élus locaux, ou encore le déploiement de dispositifs de vidéo-protection.

« On se protège comme tout le monde, comme tout citoyen. Non, il faut avoir l’exemple de la sanction. C’est-à-dire le plus rapidement possible […] L’idée abandonnée sous Nicolas Sarkozy de la police de proximité qui n’a pas été rétablie sous François Hollande et qui ne le sera plus… Maintenant, il faut mettre en place la justice de proximité et je soutiens totalement la démarche du garde des Sceaux sur ce point », conclut François Rebsamen.

 

 

 

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