Ce ne sont pas uniquement des responsables politiques qui se rendent chaque jour porte de Versailles à Paris, prendre le pouls du monde agricole. Les syndicats sont aussi présents. Interrogé au micro de Public Sénat, Laurent Berger, le numéro 1 de la CFDT, insiste sur la nécessité d’une « politique sociale dans l’agriculture ».
Quelques semaines après l’entrée en vigueur de la loi « Egalim » (agriculture et alimentation), le responsable syndical voit ce texte comme un « début de solution », mais considère que ce sont surtout les « effets de comportement », « notamment dans la grande distribution », qu’il faut changer. « Il y a des pratiques qui sont inacceptables », considère-t-il.
Des règles sociales communes dans l’Union européenne
À trois mois des élections européennes, Laurent Berger fait part de deux souhaits majeurs pour l’Union européenne des cinq prochaines années. À l’heure où les Vingt-huit signent des accords de libre-échange avec des économies importantes sur le globe, il appelle l’Europe à être « moins naïve ». « Il faut que l’Europe soit moins naïve, en n’exigeant pas des agriculteurs des pratiques – que je souhaite pour ma part voir accentuées de productions de plus en plus saines et de plus en plus respectueuses de l’environnement et du social – et ne pas l’imposer aux entreprises qui exportent chez nous. »
Citant l’exemple de la main-d’œuvre agricole en Allemagne, le secrétaire général ajoute qu’il faut également réfléchir au « dumping intra-européen ». Il espère que l’UE se dotera d’une harmonie fiscale et de « plus de règles sociales communes ».