C’est au milieu des vaches limousines que le patron de La République en marche s’est exprimé ce matin sur Public Sénat, insistant sur le besoin de « transformer » les filières tout en assurant, en même temps, une « solidarité ».
« Nous sommes aux côtés de nos agriculteurs, nous connaissons les difficultés », a affirmé Christophe Castaner. « Et on veut les accompagner. Mais les accompagner, c’est pas des subventions, c’est par une transformation en profondeur aussi des filières, une réorganisation partout où c’est nécessaire […] Mais aussi une solidarité nécessaire. »
« Notre agriculture est très exportatrice »
Malgré quelques sifflets, à l’ouverture du Salon de l’Agriculture, samedi lors de la venue du président de la République, le délégué général de LREM estime que l’accueil du couple exécutif a été « plutôt bon ». « Il y a des inquiétudes, il ne faut pas les nier. Il y a des angoisses », reconnaît toutefois le ministre chargé des Relations avec le Parlement.
Parmi ces « sujets difficiles à gérer », il cite deux dossiers épineux : la présence du loup ou encore le « Mercosur », cet espace économique d’Amérique latine avec qui l’Union européenne négocie actuellement un traité de libre-échange et qui cristallise les inquiétudes des éleveurs.
Indiquant que des « garanties » seraient données à la France et que le gouvernement défendait ses « exigences », Christophe Castaner a aussi souligné qu’en matière de commerce extérieur, la réciprocité était la règle :
« N’oublions pas aussi que notre agriculture est aussi très fortement exportatrice. On ne peut pas, d’un côté, dire oui on est fier d’exporter et dire ah non, mais par contre, on ne peut pas accepter que de la viande, ou quoi que ce soit, vienne de l’extérieur. Nous sommes dans cette économie mondialisée. »
Le modèle productiviste « quand il était le modèle unique, est dépassé »
Interrogé sur les modèles de production, Christophe Castaner qualifie le modèle productiviste unique de « dépassé », lui préférant un modèle « pluriel ». Il appelle à « ne pas chercher à opposer l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle ». « Il faut faire monter l’agriculture bio », encourage-t-il, avant d’ajouter, dans une rhétorique toute macronienne :
« Mais ce n’est pas le seul modèle. On a aussi besoin d’une agriculture qui sache produire en grande quantité et en grande qualité, et qui puisse exporter et être présente sur les marchés internationaux. »