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Agriculture : Michel Barnier annonce des prêts garantis et une aide de 75 millions d’euros, les éleveurs attendent de voir

En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
Quentin Gérard

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Michel Barnier sait que la tension est toujours très forte parmi les paysans. Ce mercredi 4 octobre, il était en déplacement au Salon de l’élevage, à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme). Après une déambulation de quelques heures dans les allées, le Premier ministre a annoncé une enveloppe de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis, dont les troupeaux sont décimés par une nouvelle épizootie. Cette fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 « est émergente et pas prise en compte dans les systèmes d’indemnisation existants », a justifié Michel Barnier. L’ancien ministre de l’agriculture a aussi promis des prêts garantis par l’Etat « pour les exploitations qui en ont besoin ».

« On est encore incapable de mesurer le montant des pertes pour les éleveurs »

« Michel Barnier a mesuré la hauteur des attentes qu’il y avait », se réjouit Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA. « J’étais présent au Salon de l’élevage en début de semaine, c’était vraiment la grande inquiétude concernant la fièvre catarrhale », poursuit l’agriculteur. Pour le numéro deux du principal syndicat agricole, « ça reste qu’une première annonce » et « on est encore incapable de mesurer le montant des pertes pour les éleveurs ».

« S’il croit calmer notre colère avec ces annonces, il ne mesure pas la crise que nous vivons », s’agace de son côté Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale. « En février, on a eu droit aux mêmes mesures avec des prêts pour les éleveurs et des enveloppes pour couvrir les aspects sanitaires », souffle la productrice de lait bio, qui a rencontré Annie Genevard la semaine dernière. « La nouvelle ministre de l’Agriculture nous a dit qu’elle ne savait même pas combien de prêts ont été garantis depuis ces promesses », se désole-t-elle.

Le retour de loi d’orientation agricole au Sénat

Assurant « ne pas avoir oublié » la grogne des agriculteurs l’hiver dernier, le Premier ministre a réaffirmé que la loi d’orientation agricole, votée en mai à l’Assemblée nationale, poursuivrait son chemin au Sénat. Elle sera « inscrite à l’ordre du jour du mois de janvier ». Ce texte place notamment l’agriculture au rang « d’intérêt général majeur », met en place un guichet unique pour l’installation de nouveaux paysans, facilite la construction de bâtiments d’élevage ou de réserves d’eau.

Jeudi 3 octobre, Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture a déjà annoncé la vaccination gratuite contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3. « Nous devons à tout prix stopper l’extension des foyers et de leur impact. C’est pourquoi j’ai décidé que la vaccination gratuite et prise en charge par l’Etat sera désormais ouverte à toute la France pour la filière ovine », a affirmé la secrétaire générale des Républicains. Une déclaration bienvenue pour les éleveurs qui espèrent son élargissement pour la fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 et la maladie hémorragique épizootique (MHE).

Report des travaux d’épandage

Le même jour, Michel Barnier voulait aussi rassurer les exploitants. Sur France 2, il a affirmé « faire une pause sur les normes » pour « encourager » les paysans touchés par les crises. « Ces agriculteurs en ont ras-le-bol. Ras-le-bol des contraintes, des règles et des contrôles. On va donc faire une pause sur les normes », a développé le Savoyard. Un discours qui plaît à Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, mais « ne suffit pas ». « Il faut que Michel Barnier comprenne qu’il y a tellement de normes qu’une simple pause n’est pas assez », lance l’éleveur bovin. Pour lui, « il est temps d’en supprimer ». Dans son paquet de mesures annoncé au Salon de l’élevage, le Premier ministre s’est contenté de reporter du 1er octobre au 15 novembre le délai fixé « pour l’ensemble des travaux d’épandage dans les exploitations agricoles ».

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